Dernière mise à jour à 08h31 le 27/07
L'ambassadeur de Chine en France Zhai Jun a indiqué que "dans un contexte international hautement incertain, les relations entre la Chine et l'UE jouent un rôle d'ancrage stabilisateur", via une tribune publiée mercredi dans le journal français Les Echos.
Dans cette tribune ayant pour titre "La Chine ne souhaite pas la guerre commerciale", M. Zhai a indiqué qu'à l'heure où les Etats-Unis agitent la bannière de l'"America First" et recourent au protectionnisme, la Chine et l'Europe ont "envoyé ensemble un signal positif d'une immense portée". En effet, à l'issue du XXe sommet Chine-Union européenne, les deux parties ont publié une déclaration conjointe réaffirmant leur attachement à une économie mondiale ouverte, ainsi que leur soutien résolu à une architecture commerciale multilatérale centrée autour de l'Organisation mondiale du commerce et fondée sur des règles communes.
"L'unilatéralisme et le protectionnisme vont à contre-courant de l'histoire et, d'une guerre commerciale, personne ne sort indemne. C'est la leçon tirée par l'homme moderne de son histoire chaotique... Aujourd'hui, jamais les intérêts des différents pays n'ont été aussi interdépendants. La matraque douanière américaine constitue une menace pour les intérêts des pays visés. Mais elle menace aussi les intérêts des entreprises et des consommateurs américains dont des filières industrielles et des chaînes de valeur mondialisées subiront le contrecoup. A ce jeu, il n'y aura pas de vainqueur", a-t-il noté.
"Ce n'est qu'en poursuivant sur la voie de la libéralisation et de la facilitation des échanges, en poussant les négociations pour parvenir à un accord sur l'investissement Chine-UE et en travaillant ensemble à résoudre les difficultés d'accès au marché que nous pourrons redonner à tous de la confiance et consolider une dynamique de relance mondiale", a-t-il indiqué.
"Ce n'est qu'en respectant les règles en vigueur du commerce mondial, en travaillant ensemble à la réforme de l'OMC et en bâtissant un ordre économique mondial ouvert que l'on pourra éviter le chaos et empêcher le monde de sombrer dans les abysses de l'anarchie", a-t-il appelé.
"Ce n'est qu'en créant une synergie entre l'initiative des "Nouvelles Routes de la soie" et les grands programmes d'infrastructures et d'investissements européens, que les bénéfices de notre partenariat commun pourront mieux rejaillir sur les pays tiers. Démontrons par l'exemple que seuls l'entente et le dialogue entre les peuples constituent les moteurs durables de la croissance mondiale", a-t-il souligné.
"En tout état de cause, et quelles que soient les perspectives du contentieux commercial sino-américain, la Chine persévérera dans la voie de la réforme et de l'ouverture, car c'est à cette politique que notre pays doit ses remarquables succès depuis quarante ans", a-t-il ajouté.
"Depuis le début de cette année, le gouvernement chinois a adopté tout un train de mesures dans ce sens : publication de la nouvelle liste négative pour les investissements étrangers, renforcement de la protection des propriétés intellectuelles, assouplissement des règles d'accès aux marchés financiers, baisse des tarifs douaniers, notamment pour les automobiles, ou encore accélération du processus d'adhésion à l'accord sur les marchés publics de l'OMC. Ces mesures émanent de nos besoins intrinsèques de développement et sont bénéfiques au monde entier", a-t-il rappelé.
Enfin, M. Zhai a aussi indiqué que "naturellement, à l'heure où les Etats-Unis font preuve d'inconstance et brandissent l'étendard de la guerre commerciale, nous nous voyons obligés de recourir à des contre-mesures proportionnées, tout en saisissant l'organe de règlement des différends de l'OMC. La Chine ne souhaite pas la guerre commerciale. Cependant, face aux intimidations commerciales, qui peut être sûr que, si elle fait des concessions, elle ne s'exposera pas à des exigences toujours plus nombreuses?"