Dernière mise à jour à 08h36 le 13/01
Jojivini Vuna a été chanceuse : la Fidjienne de 90 ans a déménagé dans la maison en dur de son fils quelques jours avant que le cyclone le plus fort que l'archipel ait connu ne touche son pays et ne détruise sa hutte en bois en ce début d'année.
Le cycline tropical Winston, qui a apporté des vents records de catégorie 5, a fait 44 morts et a balayé des villages lors de son passage sur les quelques 300 îles qui constituent l'archipel des Fidji.
Pour les Fidji, mais aussi pour le reste du monde, il s'agit d'une illustration amère et frappante de ce qui est en jeu face aux anomalies climatiques toujours plus féroces alimentées par le changement climatique.
Parmi les victimes du changement climatique, la Chine, le plus grand pays en voie de développement du monde, a pris une mesure audacieuse en promettant 3 milliards de dollars en 2015 pour venir en aide aux autres pays en voie de développement. Un an après, elle a joué un rôle décisif dans la production finale d'un accord mondial sur le changement climatique à Paris.
Le courage largement applaudi par la Chine dans la lutte contre ce qui est considéré comme l'ennemi le plus cruel de l'humanité a été ancré dans une vision conçue en 2012 et incarnée par le président Xi Jinping de construction d'une communauté d'un futur partagé pour tous.
LA FEUILLE DE ROUTE, LE FUTUR DU MONDE
Maintenant le concept de construction d'une communauté avec un futur partagé pour toute l'humanité, le président chinois devrait proposer une série de solutions pour réparer un système de gouvernance mondiale imparfait au Forum économique mondial dans la ville suisse de Davos plus tard dans le mois.
La participation de M. Xi s'inscrit dans le contexte d'un monde qui se trouve à un passage critique entre continuer le modèle de mondialisation ou revenir sur un système d'intégration économique mondiale.
C'est en Suisse que la Chine a fait ses débuts dans l'arène mondiale, lorsque le Premier ministre chinois d'alors, Zhou Enlai, est arrivé à Genève pour une conférence internationale sur la situation au Vietnam et en Indochine en 1954.
Les 63 années qui ont suivi ont été les témoins du développement miraculeux de la Chine qui est passée de pays déchiré par la guerre et pauvre à la deuxième plus grande économie du monde. Surfant sur la vague de la mondialisation et de l'intégration régionale, la Chine a mêlé ses intérêts à ceux du reste du monde.
Au cours des deux dernières décennies, la Chine a contribué à environ 30% de la croissance mondiale et a jouté un rôle essentiel dans la sortie de l'économie mondiale de la récession suite au tsunami financier mondial en 2008. Aujourd'hui, le pays que dirige M. Xi est largement considéré comme un pays qui trouve des solutions aux problèmes doté d'une influence mondiale.
Depuis son arrivée au pouvoir, M. Xi a mené des réformes douloureuses à domicile pour bâtir une économie basée sur l'innovation et respectueuse de l'environnement, tout en réduisant les taux de pauvreté.
Au niveau mondial, la Chine a aidé à soigner la pandémie d'Ebola en Afrique et à construire des routes, des ponts, des écoles et des hôpitaux en Asie et en Amérique latine.
Ces comportements illustrent la vision qui est de construire une communauté avec un avenir partagé pour tous, encouragé par la sagesse chinoise antique qui chérit l'harmonie, la paix, l'égalité et la bienveillance.
UNE MEILLEURE COMMUNAUTE PREND FORME
Pour Xi jinping, construire un monde meilleur correspond à sa feuille de route pour bâtir une Chine meilleure. L'idée d'une communauté mondiale a été menée par une série de conseils diplomatiques détaillés et pragmatiques.
Concernant ses relations avec les pays voisins, M. Xi souligne les quatre principes d'amitié, de sincérité, de bénéfice mutuel et de non exclusion.
En l'espace de quatre ans, Xi Jinping a donné de l'importance à sa vision d'un monde meilleur en proposant l'initiative "la Ceinture et de la Route" et la création d'une Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures et la Nouvelle banque de développement des BRICS. Ayant pour but de moderniser les infrastructures et de renforcer le commerce, les trois initiatives ont reçu le soutien de plus de 100 pays et organisations internationales.
Wang Yimei, expert des affaires étrangères de l'Université chinoise de Renmin, a déclaré que l'amélioration des infrastructures est importante pour réduire la pauvreté et partager les bénéfices de la mondialisation, ajoutant que "cela fait partie des secrets du succès de la Chine ces 30 dernières années".
Afin de rassembler le monde au sein d'une communauté unique partageant son futur, M. Xi a exposé au cours de ses visites dans les pays du monde entier, y compris dans ses discours aux assemblées de l'ONU, aux réunions de l'APEC et aux sommets du G20, le besoin de bâtir un consensus.
UNE MONDIALISATION PLUS EQUILIBREE
Le désir du président chinois de créer un monde meilleur basé sur le dialogue et le respect mutuel a inspiré beaucoup de gens dans le monde entier. Pour beaucoup, sa vision assure une version plus rationnelle et plus juste de la mondialisation.
Jorge Castro, directeur de l'Institut de planification stratégique d'Argentine, a indiqué que "la progression de la Chine dans la coopération et le dialogue dans les relations internationales n'est pas une quelconque perspective mondiale déroutante, mais se base sur la conclusion de sa propre expérience de développement".
D'après Cui Hongjian de l'Institut des études internationales de Chine, la feuille de route de Xi Jinping pour un monde meilleur est différent du plan occidental, surtout sous deux aspects.
"D'une part, la Chine considère les pays en voie de développement comme des partenaires qu'elle traite sur un même pied d'égalité et qu'elle est prête à aider sans conditions préalables; l'Occident traite toujours les pays les moins développés comme des mendiants qui font l'aumône et répond à leurs besoins avec arrogance et impatience".
Par ailleurs, le modèle d'assistance de la Chine est plus durable que celui de l'Occident. Les Chinois donnent aux pays en voie de développement non seulement le poisson, mais également les connaissances pour pêcher, selon M. Cui.
Marisela Connelly, experte des études chinoises de l'Université du Mexique, a indiqué : "La Chine veut parler au nom de la partie vulnérable de la mondialisation parce, comme beaucoup d'entre eux, la Chine a été autrefois persécutée et exploitée par l'Occident pendant près d'un siècle".
Le dévouement de la Chine à l'égard du bien-être des personnes vulnérables a pu être ressenti par les villageois des Fidji.
En 2013, grâce à l'aide de la Chine, une digue pour protéger de hautes marées a été construite dans le village côtier de Kiuva, sur l'île principale de Viti Levu, aux Fidji. Le projet a été salué par les habitants et les officiels.
La digue est une promesse faite par la Chine à Mme Vuna et à des centaines de milliers comme elle que, face aux catastrophes, ils ne seront jamais seuls.
Dans quelques jours, en Suisse, le président chinois fera la même promesse en personne.