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Il faut davantage d'efforts pour doper la coopération économique au sein de l'OCS

Xinhua | 02.11.2016 16h49

Si l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) a réussi dans le domaine de la coordination de la lutte antiterroriste et de la sécurité dans la région, elle doit en faire plus pour accroître sérieusement la coopération économique entre ses membres, estime l'expert russe Alexandre Loukine dans un entretien à Xinhua.

Fondé en 2001, ce bloc régional dédié à la coopération politique, économique et sécuritaire regroupe la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, la Russie et le Tadjikistan. L'Inde et le Pakistan ont entrepris en juin dernier les démarches pour en devenir membres de plein droit, tandis que l'OCS compte aussi des pays observateurs et des "partenaires de discussion".

Le bloc a créé une Structure antiterroriste régionale (RATS) basée à Tachkent en Ouzbékistan, qui a efficacement coordonné une série d'exercices réguliers et permis d'établir une solide confiance entre les pays membres, souligne M. Loukine, qui dirige le Centre d'études sur l'Asie de l'Est et l'OCS à l'Institut d'Etat des relations internationales à Moscou.

Certains pays ayant moins d'expérience que d'autres en matière de lutte antiterroriste, ces exercices conjoints réguliers jouent un rôle important dans l'apprentissage mutuel et l'échange d'expériences, tout en contribuant à renforcer la sécurité régionale.

Mais côté coopération économique, l'universitaire estime qu'il faut en faire plus.

Ainsi, bien que l'OCS ait approuvé de nombreux documents promouvant la coopération économique en son sein, le mécanisme de financement de projets communs est insuffisant à ses yeux.

Ces projets sont tous financés unilatéralement par la Chine. Le bloc a donc avant tout besoin d'établir un tel mécanisme pour tous ses membres, dit-il.

Alexandre Loukine propose ainsi la création d'un fonds spécial ou d'une institution qui serait semblable à la Nouvelle banque de développement (NBD) créée par les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).

L'expert place aussi de grands espoirs en la création d'une zone de libre-échange entre la Chine et l'Union économique eurasiatique (UEEA), dont le principe est en ce moment activement discuté comme représentant le premier pas d'un alignement de l'UEEA avec l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route".

Cette initiative comprend la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du XXIe siècle. Elle vise à créer un réseau d'infrastructures et d'échanges commerciaux reliant la Chine à l'Europe et l'Afrique. L'UEEA regroupe pour sa part l'Arménie, le Bélarus, le Kazakhstan, le Kirghizistan et la Russie.

Une telle initiative multilatérale pourrait générer d'importants bénéfices et l'OCS pourrait contribuer à impliquer davantage de pays, juge M. Loukine. Pour lui, elle recevra une impulsion bienvenue avec l'adhésion de l'Inde et du Pakistan à l'OCS, New Delhi ayant notamment montré un intérêt à investir et à entretenir une coopération économique avec l'Asie centrale.

Cette organisation prometteuse disposera alors de davantage de potentiels à exploiter au fur et à mesure de son expansion, d'autant que le nombre de pays observateurs et de partenaires de discussion croît régulièrement. L'expert cite ainsi l'Iran, qui a déposé une demande d'adhésion en 2008 et qui est actuellement un pays observateur.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Wei SHAN)
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