Dernière mise à jour à 16h27 le 05/03
Lou Jiwei, Ministre chinois des finances |
Li Lihui, journaliste au Quotidien du Peuple
« Nous reparlerons des questions fiscales lors de la conférence de presse des Deux sessions. Aujourd'hui, je voudrais spécialement apporter des explications sur les résultats de la Conférence de Shanghai des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales du G20 ». A la veille de l'ouverture des Deux sessions, le Ministre chinois des finances Lou Jiwei a accordé une interview, consacrée au consensus dégagé lors de la Conférence du G20 de Shanghai, soulignant que les grandes économies du monde ont préconisé d'aborder les problèmes et les risques, sans pour autant exagérer ceux-ci.
Selon Lou Jiwei, le principal enseignement de la réunion de Shanghai du G20 est que, étant donné que l'ampleur de la récente volatilité du marché international ne reflète pas les fondamentaux de l'économie mondiale, la croissance chez les grandes économies de marché émergentes demeure solide. Il croit que cette constatation est elle-même un signal propre à stimuler l'économie.
« La communauté internationale avait des attentes très élevées envers cette conférence, et nous espérons tous sincèrement que le G20 jouera un rôle, tout comme nous espérons que la Chine jouera un rôle aussi. Cette fois-ci, la Chine, en tant que présidente du G20, va occuper une position très en vue au centre de la scène internationale, mais ce sera aussi pour elle une grande responsabilité », a dit Lou Jiwei.
Les parties se sont entendues sur l'importance de la réforme structurelle, et adopté deux recommandations faites par la Chine : déterminer les domaines clés et les principes directeurs des réformes structurelles, et élaborer un système d'index d'évaluation des progrès des réformes structurelles.
Les réformes structurelles menées par la Chine ont un effet d'exemple à l'échelle internationale. Lou Jiwei a précisé que le gouvernement chinois encourage vigoureusement les réformes structurelles, en particulier la décentralisation et la déréglementation. À l'heure actuelle, le gouvernement central a rationalisé des centaines de procédures d'examen et d'approbation administratifs, et toutes les villes sont équipées de services administratifs destinées à accélérer l'approbation des questions qui leur sont soumises. Lou Jiwei a également chaleureusement invité tous les ministres des finances et des gouverneurs de banques centrales à venir en Chine pour y voir le nouveau visage des villes : ces derniers mois, et même années, passés, les choses n'avançaient pas, mais à présent, elles ont été accomplies en quelques jours ou en quelques semaines, encourageant très fortement l'entrepreneuriat et l'innovation.
Lou Jiwei a ensuite énuméré un certain nombre de facteurs qui soutiennent la politique chinoise de croissance récente à court et long terme, comme la mise en œuvre des réductions d'impôts ou la promotion d'une urbanisation centrée sur l'humain. De même, la Chine encourage la réforme du système d'enregistrement des ménages, de la mobilité des ressources en enseignement obligatoire des services médicaux de base et de l'assurance-retraite des résidents urbains et ruraux, le but étant d'encourager l'installation des travailleurs migrants employés dans les villes, afin de faciliter la circulation de la main-d'œuvre en fonction des configurations locales.
S'agissant de la politique monétaire qui a à nouveau fait l'objet d'une agitation médiatique, Lou Jiwei a déclaré que de nombreux pays ont exprimé leur inquiétude à propos de l'impact négatif des faibles taux d'intérêt et des taux d'intérêt négatifs, et en particulier ces derniers. Dans un environnement de taux d'intérêts négatifs, la balance des comptes des banques va s'aggraver, et si les taux d'intérêt négatifs perdurent, le système bancaire pourrait connaitre des problèmes.
« Mais il n'y a jamais eu au G20 la volonté de faire signer un ‘nouvel Accord du Plaza' à la Chine. C'est une façon de parler accrocheuse que certaines personnes ont utilisée, mais il n'y a pas eu la moindre discussion en ce sens à Shanghai ». M. Lou a souligné que l'« Accord du Plaza » est un arrangement institutionnel, tandis que lors du G20, on parle de problèmes de communication liés aux politiques de taux de change, et que ces discussions appartiennent à un type de communications informelles.