Dernière mise à jour à 08h20 le 29/12
La promulgation de la loi antiterroriste chinoise représente un avancement dans la bonne voie pour un pays qui a été victime de violentes attaques terroristes, en particulier à un moment où la communauté internationale fait face à une vague sans précédent de menaces terroristes.
La loi, adoptée par l'organe législatif chinois dimanche après-midi et visant à créer un cadre légal pour la Chine afin de faire face au terrorisme tant sur son territoire qu'à l'étranger, n'est en aucun cas une excuse pour qu'un pays étranger puisse formuler des critiques désagréables et injustifiées contre la Chine.
Avant l'adoption de la loi, les Etats-Unis ont exprimé de "sérieuses inquiétudes", indiquant que cette loi "ferait plus de mal que de bien".
Il est de notoriété publique que critiquer la Chine à chaque occasion est un jeu qu'affectionnent les Américains. Cependant, il est moins connu que les Etats-Unis -- leader mondial supposé dans la lutte contre le terrorisme -- en sont arrivés à une conclusion tellement sensationnelle et irresponsable concernant la loi chinoise.
Les inquiétudes avancées par les Etats-Unis s'articulent autour de deux points, à savoir le fait que le gouvernement chinois demande aux entreprises technologiques de fournir leur clés de cryptage et d'autres données sensibles en cas d'enquête sur une attaque terroriste, et le second étant une régulation plus étroite des médias lorsqu'ils rapportent des événements liés au terrorisme.
Washington clame que les exigences techniques mèneraient à une violation de la vie privée et à une atteinte aux droits à la propriété intellectuelle des entreprises américaines. Cet argument, cependant, est un exemple typique de la politique de l'autruche : il y a un problème évident, mais on choisit de l'ignorer. Seulement dans ce cas précis, il y a deux gros problèmes.
Aujourd'hui, Internet est de plus en plus utilisé par les groupes terroristes pour diffuser leurs idées extrémistes, recruter des combattants, récolter des fonds et préparer des attaques. Il a été révélé qu'un des tireurs du récent carnage en Californie avait été radicalisé via Internet.
De nombreux pays, dont les Etats-Unis, ont promulgué des lois obligeant les entreprises technologiques à coopérer dans la surveillance ou les enquêtes en lien avec le terrorisme.
Parallèlement, bien qu'il soit courant d'obliger les entreprises à fournir leur aide dans la lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis semblent être allés bien plus loin en abusant des "portes dérobées" pour devenir le maître en matière d'écoute illicite : ils espionnent non seulement les citoyens américains, mais également des grands dirigeants étrangers.
Quant aux inquiétudes des Etats-Unis concernant de possibles restrictions des libertés personnelles, quiconque ayant un esprit rationnel comprend la nécessité de sacrifier une petite part des ses droits personnels si c'est nécessaire à la préservation du droit personnel ultime qu'est la vie.
Et les inquiétudes américaines concernant une répression des médias n'est rien de plus qu'une notion exagérée, car la Chine a accueilli un grand nombre de médias étrangers et leurs journalistes ont accès depuis des années aux plus hauts niveaux du gouvernement.
Les différentes restrictions sur les médias imposés par la nouvelle loi visent à empêcher les crimes par imitation, à protéger les personnes qui travaillent en première ligne contre le terrorisme et à protéger la société des mauvaises rumeurs.
Qu'on l'admette ou non, ce sont les Etats-Unis eux-mêmes qui ont créé les terrains propices au terrorisme lorsqu'ils sont intervenus militairement en Afghanistan, en Irak et en Syrie.
En résumé, les critiques des Etats-Unis contre la loi antiterroriste chinoise ne sont qu'une excuse de plus pour l'application par Washington de deux poids, deux mesures dans la gestion de la lutte contre le terrorisme.
Plutôt que de proférer des propos moralisateurs sur la loi antiterroriste chinoise, Washington devrait passer plus de temps à réfléchir sur ses propres stratégies et politiques antiterroristes afin de contribuer de manière positive à la campagne planétaire contre le terrorisme.