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Pour une version améliorée des relations sino-européennes

La Chine au présent | 14.08.2015 15h13

Le 29 juin 2015, Li Keqiang a assisté au Forum sur le partenariat dans l’urbanisation sino-européenne à Bruxelles.

La récente visite du premier ministre chinois en Europe a haussé le niveau des relations bilatérales. Analyse.

TIAN DEWEN*

Du 28 juin au 2 juillet 2015, le premier ministre chinois Li Keqiang a participé à la 17e Rencontre des dirigeants Chine–UE tenue à Bruxelles, de même qu'il a visité la Belgique, la France et le siège de l'OCDE. Un déplacement qui a été effectué dans un contexte marqué par la faible reprise de l'économie mondiale, la crise de la dette persistante dans la zone euro et l'entrée de l'économie chinoise dans la « nouvelle normalité ». Dans le même temps, l'année 2015 coïncide avec le 40e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'UE. Durant ces quatre décennies, la Chine et l'Europe ont connu, l'une comme l'autre, des changements considérables. D'un côté, la Chine, après un développement fulgurant suite au lancement de la réforme et de l'ouverture, est devenue la deuxième économie mondiale ; de l'autre, l'UE, qui de 12 pays s'est élargie à 28 membres, pour devenir la plus grande organisation supranationale de la planète. Ainsi, il est dans l'intérêt des deux parties de travailler main dans la main pour porter à un plus haut niveau leurs relations bilatérales, ce qui aura de profondes conséquences sur le cours de toute l'économie mondiale.

Une coopération économique stratégique

Les liens économiques et commerciaux des deux parties sont les contreforts des relations sino-européennes. Face à la croissance rapide soutenue en Chine en contradiction avec le ralentissement économique continu en UE, il est urgent de mettre à jour le contenu et leurs formes de coopération. Depuis plusieurs années, la Chine demeure le premier partenaire commercial de l'UE, et vice versa. Autrefois, leurs rapports reposaient principalement sur le commerce de marchandises. Cependant, ces dernières années, la complémentarité entre les structures économiques chinoise et européenne s'est réduite, de sorte que la concurrence dans l'industrie s'est aggravée et que le volume des échanges commerciaux a été freiné dans sa progression. Aujourd'hui, elles doivent renforcer leurs échanges dans l'investissement et le secteur industriel. Il est indispensable de monter d'un cran la collaboration économique entre les deux parties si l'on entend y insuffler une nouvelle vitalité.

Au cours de sa visite en Europe, Li Keqiang a appelé à renforcer la coopération internationale sur les capacités de production, dressant les grandes lignes pour l'actualisation des rapports économiques sino-européens. Ce type de coopération, poussé par la Chine et l'Europe, peut se résumer en trois points : premièrement, réaliser des percées dans la construction conjointe d'infrastructures en connectant les stratégies de développement des deux parties ; deuxièmement, approfondir les partenariats sur les marchés tiers, particulièrement dans le secteur de la fabrication d'équipements ; troisièmement, accentuer la coopération financière en profitant de la demande en investissements du secteur industriel ; quatrièmement, promouvoir la libéralisation du commerce et de l'investissement.

Parmi ces quatre objectifs, combiner les stratégies de développement des deux parties représente celui dont la portée est la plus durable et la plus globale. Tout au long de sa tournée en Europe, Li Keqiang a invité à raccrocher l'initiative chinoise intitulée la Ceinture économique de la Route de la Soie et de la Route de la Soie maritime du XXIe siècle au plan Juncker sur l'investissement, à dessein d'élever à un niveau stratégique la coopération économique entre la Chine et l'UE pour garantir un développement à long terme. Le président chinois Xi Jinping a avancé, en septembre et octobre 2013, le concept stratégique consistant à construire les Nouvelles Routes de la Soie terrestre et maritime. Empruntant le symbole historique qu'est l'ancienne Route de la Soie, cette tâche se propose de bâtir, en œuvrant avec les pays riverains, une communauté d'intérêts, de destins et de responsabilités caractérisée par la confiance politique mutuelle, l'intégration économique et la coexistence des cultures. En 2014, le président de la Commission européenne nouvellement entré en fonction, Jean-Claude Juncker, a annoncé que l'UE envisage, dans l'objectif de stimuler une économie régionale stagnante depuis la crise financière, d'investir 315 milliards d'euros en trois ans pour booster la ré-industrialisation de ses pays membres, l'intégration du marché numérique ainsi que la transformation des réseaux ferroviaires et des infrastructures portuaires. Le plan Juncker s'accorde parfaitement avec l'initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie terrestre et maritime : les deux visent l'interconnectivité, la collaboration sur les capacités de production et la fabrication conjointe d'équipements. Si ces deux projets sont connectés avec succès, la Chine et l'UE pourront combiner leurs capacités industrielles, valoriser leurs avantages en termes de ressources, faire converger davantage leurs intérêts ainsi qu'offrir de nouvelles opportunités de développement aux relations économiques et commerciales entre les deux parties.

Pour promouvoir un partenariat sino-européen stratégique sur le long terme, Li Keqiang a mené de larges consultations avec les dirigeants européens sur la création d'un fonds commun de placement, sur la mise en place d'une plate-forme sino-européenne pour l'interconnectivité et sur la signature d'accords d'investissement. Actuellement, la Chine et les pays de l'UE promeuvent activement la montée en gamme industrielle. À ce titre, il existe une grande place pour la coopération puisque la stratégie chinoise « Made in China 2025 » et les divers plans européens, tels que « Industrie allemande 4.0 », « la nouvelle France industrielle » et « My2050 World for the UK », affichent des objectifs similaires. Dans le même temps, nombre de points communs s'observent entre, d'un côté, le programme d'interconnectivité Asie-Europe proposée par la Chine, et d'autre part, les projets portant sur les infrastructures avancés par l'UE, comme la construction d'un réseau de transport paneuropéen, d'une voie express terre-mer Europe-Chine et d'un nouveau Pont terrestre eurasiatique. La stratégie chinoise d' « Internet+ » ainsi que les projets européens sur le développement du numérique et la construction de « villes intelligentes » peuvent également progresser ensemble. Si la Chine et l'UE arrivent à coordonner leurs actions dans les domaines susmentionnés, les relations économiques et commerciales entre les deux parties devraient imprimer un nouvel essor. Les initiatives de collaboration suggérées par la Chine ont reçu un écho favorable en Europe. Jean-Claude Juncker a affirmé qu'il dépêcherait prochainement le vice-président de la Commission européenne à Beijing pour que celui-ci engage des consultations avec la Chine et définisse dès que possible une feuille de route encadrant la coopération entre les deux parties.


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(Rédacteurs :Yin GAO, Wei SHAN)
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