Un groupe de 54 Japonais, tous orphelins et élevés par des familles en Chine, se sont recueillis lundi devant les tombes de leurs parents adoptifs chinois dans le district de Fangzheng de la province du Heilongjiang (nord-est).
A partir de l'année 1931, le gouvernement japonais encourageait ses citoyens à émigrer dans les provinces du nord-est de la Chine, région occupée illégalement par le Japon à l'époque.
En 1945 à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lors du retrait précipité des Japonais, beaucoup d'enfants japonais ont été abandonnés en Chine par leurs parents naturels avant d'être adoptés par des habitants locaux chinois.
La plupart de ces orphelins japonais ont regagné le Japon en 1972 après la normalisation des relations sino-japonaises.
Pour eux, le Japon est leur patrie mais la Chine est leur pays natal, a indiqué Ikeda Sumie, directeur général d'un groupe de soutien aux Japonais rentrés de Chine, situé à Tokyo.
Nakamura Keiko, 73 ans, agenouillée devant la tombe de ses parents chinois, a pleuré.
"Mes parents m'ont adoptée lorsque j'avais trois ans. Ils n'ont jamais eu d'enfant à eux, j'ai été élevée comme leur fille biologique et envoyée à l'école. Je remercie mes parents et tous les Chinois de m'avoir donné une vie", a-t-elle raconté.
Maita Akemi s'est rappelé qu'en temps difficile, ses parents adoptifs ont économisé toute la nourriture pour lui.
"Ma mère est décédée dans la quarantaine et n'a jamais eu le temps de profiter de la vie", a-t-il déploré.
"En tant que survivants et témoins de l'histoire, nous avons l'obligation de raconter aux jeunes du Japon d'aujourd'hui cette période de l'histoire, de leur faire comprendre la douleur causée par la guerre. Ne permettons jamais qu'une telle tragédie ne puisse se répéter."