Lors de sa tournée en Europe en avril, le président chinois Xi Jinping a réaffirmé la volonté de la Chine de promouvoir ses relations économiques avec l'Europe, indiquant que la Chine et l'Union européenne (UE) devaient "s'en tenir à l'ouverture du marché, accélérer les négociations sur l'accord en matière d'investissements et aborder activement la question de l'établissement d'une zone de libre-échange".
La Chine et l'UE se sont fixé comme objectif d'augmenter le volume du commerce bilatéral à 100 milliards de dollars d'ici 2020.
Les investissements directs chinois en Europe sont aujourd'hui d'autant plus importants que les pays européens traversent une période difficile en raison de la crise de la dette persistante.
La croissance des investissements témoigne du soutien de la Chine aux efforts de l'Europe pour traiter la crise de la dette et aidera à atteindre un équilibre commercial, une question épineuse entre les deux parties, notamment entre la Chine et la France.
Lors de sa visite en Chine en février, la ministre français du Commerce extérieur Nicole Bricq a évoqué à plusieurs reprises la question du "rééquilibrage commercial" entre la Chine et la France, affirmant que les investissements français en Chine avaient considérablement dépassé les investissements chinois en France.
D'après des analystes, le déséquilibre du commerce sino-français ne devrait pas se corriger avant plusieurs années. Cependant, la demande croissante des consommateurs chinois a contribué à la croissance des exportations françaises vers la Chine dans les domaines des villes intelligentes, des soins médicaux, du traitement des aliments et des technologies de télécommunication.
Lors de sa rencontre avec son homologue français François Hollande en mars à Paris, le président chinois Xi Jinping a déclaré que la Chine était prête à augmenter ses importations de produits agricoles français et encourageait les entreprises chinoises à accroître leurs investissements en France.
Par ailleurs, plusieurs géants chinois ont ces dernières années renforcé leur présence en France. Le constructeur automobile chinois Dongfeng Motor Group et le français PSA Peugeot Citroën ont signé en mars un accord selon lequel Dongfeng s'engage à investir 800 millions d'euros (1,1 milliard de dollars) pour acquérir 14% de PSA. Il s'agit du plus important investissement chinois en France.
Afin de promouvoir les investissements directs entre la Chine et l'Europe, les deux parties ont entamé en janvier des négociations sur un accord en matière d'investissements qui servirait de mécanisme équitable et transparent et de garantie juridique et politique pour les investissements bilatéraux entre la Chine et l'Europe.
Les fonds et les technologies sont les deux atouts respectifs de la Chine et de l'Europe. La coopération technologique constitue une autre dynamique du commerce sino-européen.
Le président chinois Xi Jinping a visité le 1er avril, en compagnie du roi Philippe, l'usine de Volvo à Gand en Belgique. Il a indiqué que cette usine était la plus grande usine automobile de Belgique et qu'elle était un modèle de coopération économique et technologique entre la Chine, la Belgique et la Suède. "Cette usine dresse un pont mutuellement bénéfique entre les investissements chinois et les technologies européennes", a souligné M. Xi.
A la différence de la situation avec la France où la Chine est le huitième investisseur étranger, les investissements directs chinois aux Pays-Bas ont maintenu une croissance considérable et la Chine est depuis trois ans le deuxième investisseur étranger aux Pays-Bas après les Etats-Unis.
Les investissements directs chinois aux Pays-Bas ont atteint 170 millions d'euros au premier trimestre, soit 250% du montant total de l'année dernière, ce qui devrait permettre à la Chine de dépasser les Etats-Unis pour devenir le premier investisseur étranger aux Pays-Bas, selon des statistiques officielles néerlandaises.
Les investissements directs chinois aux Pays-Bas sont principalement concentrés dans les domaines des biens de consommation, des technologies de l'information, de l'ingénierie industrielle, des appareils électroniques et de l'industrie chimique.
Le groupe Hutchison Whampoa a investi au total un milliard d'euros dans des fusions aux Pays-Bas. L'entreprise laitière Ausnutria a investi quant à elle 165 millions d'euros pour créer une joint-venture après le rachat du groupe laitier néerlandais Hyproca.