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Le président tunisien met en garde contre toute infraction à la Constitution

Xinhua | 18.02.2020 08h58

A la lumière de certaines prémices d'une crise constitutionnelle liée à la formation d'un nouveau gouvernement, le président tunisien Kaïs Saïed a mis en garde contre toute infraction à la Constitution tunisienne, ce lundi lors de son rencontre avec le chef du gouvernement chargé des affaires courantes Youssef Chahed et le président de l'Assemblée des représentants du peuple (parlement), Rached Ghannouchi.

"La Tunisie vit une crise sans précédent depuis l'indépendance, mais nous pourrons la dépasser en nous faisant recours à la suprématie de la loi, car le texte est clair", a déclaré le président tunisien.

"Nous appliquons à la lettre la Constitution du pays et non des interprétations infondées, loin d'être innocentes", a-t-il souligné.

Cette réunion, convoquée par le chef de l'Etat tunisien, intervient à la suite d'une polémique déclenchée depuis l'annonce du parti islamiste Ennahdha (majoritaire au parlement avec 54 sièges) de se retirer de la composition du nouveau gouvernement, proposé par Elyes Fakhfakh, Premier ministre désigné par M. Saïed pour former un gouvernement.

Dans ce sens, le chef de l'Etat a affirmé que "le parlement ne peut retirer la confiance au gouvernement de gestion des affaires courantes (conduit par Youssef Chahed), car il doit poursuivre l'exercice de ses fonctions jusqu'à ce que le nouveau gouvernement soit formé et entame sa mission".

Les prérogatives de ce gouvernement de gestion des affaires courantes du pays sont limitées et il (ce gouvernement) "n'est plus responsable (politiquement) et sa mission se résume uniquement dans la veille sur la continuité de l'Etat, d'assurer la sécurité et d'appliquer les conventions ratifiées", a fait remarquer M. Saïed.

Etant un professeur de droit constitutionnel, le président tunisien a expliqué que, suivant l'article 89 de la Constitution, il avait désigné Elyes Fakhfakh pour former le gouvernement après des concertations et des propositions écrites et ce, à la suite de l'échec de Habib Jemli, désigné par le parti ayant obtenu le plus grand nombre de voix aux législatives, à savoir Ennahdha.

"Le gouvernement pourrait ne pas passer au vote de confiance (...) mais je tranquilise mes compatriotes : l'Etat continuera indépendamment de la décision du parlement quant à la confiance au nouveau gouvernement" a affirmé M. Saïed.

Pour rappel, le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfakh, avait annoncé vendredi écoulé une composition du gouvernement de 31 membres dont 29 ministres et deux secrétaires d'Etat. M. Fakhfakh aura jusqu'au jeudi 20 février pour finaliser officiellement la formation de son cabinet, y compris l'étape du passage au parlement pour vote de confiance, où il espérait avoir une majorité absolue de 109 voix favorables parmi les 217 possibles.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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