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L'Afrique renforce la synergie pour lutter contre le terrorisme

le Quotidien du Peuple en ligne | 19.07.2019 09h41

Selon les données les plus récentes du Centre d'études stratégiques sur l'Afrique, en 2018, de différentes sortes d'organisations radicales et extrémistes en Afrique ont organisé 3050 attaques terroristes, le nombre d'attaques lancées par les organisations extrémistes africaines ayant doublé depuis 2012. Au cours de la dernière décennie, le nombre d'attaques terroristes en Afrique s'est multiplié par 10. Lors de la réunion de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme en Afrique à Nairobi, capitale de la Kenya le 10 juillet, le Secrétaire général de l'ONU Guterres a appelé la communauté internationale à intensifier le soutien technique et économique en faveur des pays africains dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, vu que le terrorisme, qui se propage en Afrique, nuit à la stabilité de la région entière.

Le continent africain est de plus en plus en première ligne contre le terrorisme à l'échelle internationale.

Selon le rapport du Centre d'études stratégique sur l'Afrique, la proportion des attaques visant les civils dans les incidents de violence en Afrique ne cesse de monter. 13 pays africains doivent faire face à des menaces graves de la part des organisations extrémistes. Guterres a lancé un avertissement: «Le continent africain est de plus en plus en première ligne contre le terrorisme à l'échelle internationale.»

Le 12 juillet, un hôtel à Kismaayo, la ville portuaire, a été victime d'un attentat perpétré par l'organisation extrémiste Chabab, faisant au moins 26 morts et plus de 50 blessés. Cet attentat terroriste est le plus meurtrier à Kismaayo depuis que les Chabab ont été chassés de cette ville en 2012.

Le nombre d'attaques violentes au Burkina Faso, au Mali et à l'ouest du Niger a augmenté de façon exponentielle ce dernier temps. Rien en avril cette année, plus de 150 attaques violentes ont été signalées dans la région, faisant plus de 300 morts et entraînant la région dans la crise humanitaire la plus grave. Plus de 5,1 millions de personnes ont besoin de l'assistance humanitaire dans cette région. Les Nations unies ont récemment mis en garde contre une escalade de la tension et des attaques terroristes en Afrique de l'Ouest et au Sahel.

En même temps, des pays de l'Afrique de l'Est qui sont relativement stables sont également devenus des cibles des attaques terroristes. La région de l'est de la Kenya ainsi que sa capitale Nairobi ont toutes subi des attaques, tuant déjà 21 civils et 8 policiers. Selon les responsables des services de sécurité kenyans, «les Chababs» somaliens restent la menace principale à la sécurité de la Kenya, notamment la région voisine de la Somalie. L'armée et les services de sécurité somaliens vont redoubler d'efforts pour éradiquer cette organisation et garantir la sécurité d'État.

Le retour des combattants armés des organisations extrémistes reste le risque potentiel grave menaçant la sécurité du continent africain

Ces dernières années, avec le déclin d'Al-Qaïda et la défaite de l'organisation extrémiste l'État islamique au Moyen-Orient, les organisations terroristes internationales se tournent vers l'Afrique. L'Union africaine a averti qu'environ 6000 combattants armés africains, fidèles à l'État islamique retournent au continent africain des pays comme l'Irak et la Syrie, menaçant sérieusement la sécurité de ce continent.

Selon «L' indice mondial de terrorisme» publié par l'Institut pour l'économie et la paix, un groupe de réflexion australien, 4 des 5 organisations extrémistes mondiales ont lancé des attaques terroristes en Afrique et 3 ont établi le siège en Afrique. Même si l' État islamique a subi des coups durs, sa force restante s'infiltre dans d'autres régions du monde, recrute activement en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest et a créé des branches locales. Il faut noter que l'Afrique de l'Ouest et la région Sahel sont devenues de nouvelles bases de recel et d'entraînement, d'où l'apparition de plusieurs organisations extrémistes. L'organisation extrémiste «Boko Harem» et ses branches continuent à sévir au nord-est du Nigeria et au bassin du lac Tchad..

John Ryan, conseiller senior de l'Institut international d'études stratégiques a publié un article, dans lequel il a indiqué que, d'une part, sous l'influence de l'État islamiste, les attaques terroristes transnationales tendent à être plus occultes, dispersées et difficiles à prévenir. D'autre part, les organisations terroristes africaines locales sont de nouveau actives à cause du retour des combattants des organisations extrémistes.

Selon certains médias africains, l'économie de plusieurs pays africains dépend de l'agriculture et de l'élevage. Par conséquent, la sécheresse et le déclin de l'agriculture et de l'élevage ont aggravé le problème de sécurité alimentaire. L'instabilité de certains pays et régions a été le «berceau» du terrorisme.

Des experts ont averti que plusieurs attaques terroristes ces dernières années ont montré que les terroristes se servaient de canaux comme le «dark Web» et les réseaux sociaux pour disséminer des pensées radicales. Les organisations extrémistes utilisent les nouveaux médias pour renforcer leurs campagnes de communication et promouvoir les pensées radicales. Il ne faut pas sous-estimer cette nouvelle tendance.

Face à l'extrémisme et le terrorisme, le développement est la meilleure solution.

Lors de la réunion de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme en Afrique, le président kenyan Kenyatta a appelé les différents pays africains à renforcer la surveillance transfrontalière, sensibiliser davantage le public et responsabiliser les jeunes désavantagés afin d'éradiquer le terrorisme. Il a dit que le terrorisme constituait un défi pour l'ensemble de l'Afrique, voire le monde entier. Les gouvernements et les organisations internationales doivent lutter ensemble contre cet «ennemi commun», pour «ne pas laisser un seul pouce de terre aux terroristes».

La force internationale anti-terroriste comme la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, la Mission de l'Union africaine en Somalie et la force conjointe du G5 du Sahel est toujours très active sur la première ligne contre le terrorisme en Afrique et ce, avec succès. Mais cette force manque de fonds, d'autant plus que la source (de fonds) reste incertaine. Guterres a exhorté le Conseil de sécurité des Nations unies à fournir des fonds adéquats, la technologie, et le soutien à toutes les opérations anti-terroristes en Afrique, y compris (celles menées par) la force conjointe du G5 du Sahel.

L'éradication des terrains propices au terrorisme et la prévention de la radicalisation des jeunes sont devenues des sujets auxquels les pays africains accordent leur attention. De nombreux experts appellent la communauté à investir davantage sur les jeunes pour résoudre des problèmes comme l'emploi, la pauvreté et l'éducation et à mettre l'accent sur la lutte contre le terrorisme en Afrique.

«Parmi 1,3 milliards d'Africains, 3 quarts de la population est âgé de moins de 35 ans, et la moitié moins de 15 ans. Le manque d'espoir des jeunes, qui sont au chômage, est un facteur clé qui les pousse vers les groupes de violence.» a dit Faki, président de la Commission de l'Union africaine. La force seule ne peut pas éradiquer le terrorisme. Le développement, l'éducation et le renforcement du partage des renseignements sont la clé pour gagner cette bataille.

«Il est temps que la communauté internationale fournisse les fonds et la technologie pour soutenir la lutte anti-terroriste de l'Afrique.»a dit Guterres. L'éradication du terrorisme nécessite la volonté politique, des fons suffisants et la force armée avec des équipements sophistiqués. Il faut également prévenir la radicalisation des jeunes. «Face à l'extrémisme et le terrorisme, le développement est la meilleure solution.»

Par Lv Qiang, journaliste au Quotidien du Peuple 

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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