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Algérie : une large opération Mains propres contre des responsables politiques, militaires et économiques

Xinhua | 23.04.2019 09h04

De grandes personnalités politiques, de hauts gradés de l'armée et d'éminents hommes d'affaires algériens sont convoqués ces derniers jours par la justice de l'Algérie dans le cadre d'une large opération Mains propres.

Samedi dernier, le tribunal d'Alger avait convoqué l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia et le ministre des Finances en exercice, également ex-gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Loukal dans le cadre d'une enquête sur "la dilapidation de deniers publics et octroi d'avantages illégaux".

Le lendemain, c'est la justice militaire qui se met en action contre deux ex-généraux de l'armée.

En effet, le procureur général près la Cour d'appel militaire de Blida, à l'ouest d'Alger, a engagé des poursuites judiciaires contre deux anciens commandants de régions militaires (RM), Saïd Bey et Habib Chentouf en l'occurrence, pour les chefs d'accusation de "dissipation et recel d'armes et de munitions de guerre au profit de personnes non habilitées à les détenir".

Même si des accusations de corruption ne leur sont directement pas attribués, les deux responsables militaires auraient offert leur protection à des présumés corrupteurs.

Lundi, c'est au tour de puissants hommes d'affaires d'être convoqués par la brigade d'investigations relevant de la gendarmerie nationale avant de comparaitre devant le procureur de la République près le tribunal d'Alger pour être auditionné dans le cadre d'une enquête anti-corruption.

Il s'agit d'Issaad Rebrab, patron du premier groupe privé en Algérie, Cevital, ainsi que quatre frères Kouninef, lesquels sont à la tête de l'entreprise KouGC, spécialisée dans le BTPH (Bâtiment, travaux publics et hydrauliques) et dans le secteur des télécommunications.

M. Rebrab devra, selon les médias officiels, répondre des chefs d'accusation de "fausse déclaration relative aux transferts illicites de capitaux de et vers l'étranger, surfacturation d'équipements importés et importation de matériels d'occasion alors qu'il avait bénéficié d'avantages douaniers, fiscaux et bancaires".

Connus pour leur proximité avec Saïd Bouteflika, frère du président démissionnaire, Abdelaziz Bouteflika, les frères Kouninef sont, selon la télévision publique, suspectés de "non respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics, trafic d'influence avec des fonctionnaires publics pour l'obtention de privilèges et détournement de fonciers et de concessions".

Le 31 mars dernier, Ali Haddad, PDG de l'ETRHB Haddad, un groupe spécialisé dans les Travaux publics et l'Hydraulique et aussi ex-président du Forum des Chefs d'Entreprise (FCE, la plus puissante organisation patronale du pays) a été arrêté par des éléments des Douanes algériennes au niveau du poste frontalier d'Oum T'boul, alors qu'il s'apprêtait à quitter le territoire national à destination de la Tunisie.

Poursuivi dans des affaires de corruption, M. Haddad a été transféré à la prison d'El Harrach, dans la banlieue d'Alger.

Cette série d'enquêtes judiciaires interviennent dans un contexte de protestations populaires dénonçant la mauvaise gouvernance du pays et l'argent sale, et exigeant que des personnes impliquées soient portées devant les tribunaux.

Le vice-ministre de la Défense, chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, s'est joint à cet appel. Il a demandé à la justice d'accélérer les enquêtes sur la corruption et la dilapidation des biens publics, accusant certaines personnes d'avoir bénéficié de crédits estimés à plusieurs "milliers de milliards" de dinars algériens.

La justice algérienne "poursuit ses enquêtes préliminaires à l'encontre de plusieurs hommes d'affaires dont certains interdits de sortie du territoire national".

(Rédacteurs :Xiao Xiao, Yishuang Liu)
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