Dernière mise à jour à 09h26 le 15/03
Les pays africains devraient réorienter leurs politiques de manière radicale afin d'encourager les investissements dans les sources d'énergie renouvelables et de renforcer leur résilience au changement climatique, ont déclaré jeudi des défenseurs du climat.
Mithika Mwenda, secrétaire général de l'Alliance panafricaine pour la justice climatique, basée à Nairobi, au Kenya, a estimé que des réformes politiques, combinées à un leadership visionnaire, sont essentielles pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles nuisibles à l'environnement et à la santé humaine.
"En tant que continent, nous devons repenser notre dépendance au charbon et aux autres combustibles émettant des gaz à effet de serre afin de promouvoir la santé humaine et celle des habitats naturels", a-t-il dit.
"Il est nécessaire de s'appuyer sur des politiques, des finances, un leadership et des technologies robustes pour aider les communautés à accéder à des sources d'énergie propres", a-t-il ajouté.
M. Mwenda a prononcé un discours en marge du "One Planet Summit" organisé conjointement par le président kényan, Uhuru Kenyatta, et son homologue français, Emmanuel Macron, à l'occasion de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement qui se déroule actuellement à Nairobi.
Les défenseurs de l'environnement ont souligné que les gouvernements africains devraient mettre en œuvre les traités mondiaux et régionaux demandant une adoption plus large des énergies renouvelables dans le cadre des efforts de renforcement la résilience au changement climatique.
"Notre capacité à gérer les risques climatiques dépend de la transition vers des sources d'énergie propres, qui offrent également d'énormes opportunités pour les jeunes entrepreneurs", a affirmé M. Mwenda.
La Banque mondiale a estimé que plus de la moitié de la population africaine dépendait encore du bois de chauffage et du charbon de bois pour la cuisine et l'éclairage des logements.
Pour M. Mwenda, la forte consommation de biomasse au sein des ménages ruraux en Afrique est responsable de la pollution de l'environnement et de la flambée des maladies respiratoires.
"La transition vers une énergie propre n'est pas seulement un impératif environnemental. Il est essentiel de renforcer la résilience des communautés qui sont en première ligne des impacts du changement climatique", a dit M. Mwenda.
Ben Ireri, expert en durabilité au World Resources Institute, a quant à lui indiqué qu'un changement en faveur de sources d'énergie plus propres pourrait aussi permettre de favoriser l'éradication de la pauvreté et la parité des sexes dans les zones rurales d'Afrique.