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RDC : l'ONU ne prend pas part à l'enquête sur la mort des deux experts de l'ONU dans le centre du pays

Xinhua | 06.09.2018 08h22

Les Nations-Unies ne prennent pas part d'une manière directe dans l'enquête sur la mort de Zaida Catalan et Michael Sharp, deux experts de l'ONU tués en mars 2017, au Kasaï-Central dans le centre de la République Démocratique du Congo (RDC), a déclaré mercredi à Kinshasa Robert Petit, le procureur canadien, nommé par l'ONU en appuie sur cette affaire auprès de la justice congolaise.

Selon le procureur qui s'est exprimé aux journalistes ce mercredi lors de la conférence hebdomadaire de la mission de l'ONU pour la stabilisation (MONUSCO), il n'y a pas une enquête conjointe entre l'ONU et la justice congolaise. Ces enquêtes depuis le début sur l'assassinat de ces deux experts sont entièrement conduites par les autorités judiciaires de la RDC dans le Kasaï-Centrale.

"Je suis procureur de métier nommé par l'ONU, dans cette affaire en RDC, nous avons un mandat d'appui-conseil auprès de la juridiction congolaise qui reste la seule responsable de chercher la vérité dans cette affaire d'assassinat de ces experts de l'ONU et leurs accompagnateurs", a clarifié Robert Petit.

Pour lui, le mandat de l'ONU se limite au déploiement de l'expertise criminelle sur place à Kananga qui consiste simplement à conseiller les autorités judiciaires congolais engagées dans cette enquête. Ces experts n'ont pas accès à une enquête indépendante ni accès aux témoins quelconques dans la zone.

Dans une lettre datée du 31 octobre dernier, Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, a nommé le procureur canadien Robert Petit pour diriger une équipe d'experts qui va appuyer l'enquête de la justice congolaise sur les assassinats des deux experts onusiens et de leurs accompagnateurs congolais.

Zaida Catalan et Michael Sharp ont été tués au Kasaï-Central en mars 2017, alors qu'ils enquêtaient sur les violations des droits de l'homme commises dans cette province où les violences ont éclaté en août 2016, faisant de nombreuses victimes.

Dans son rapport publié en aôut dernier, le groupe d'experts de l'ONU sur la RDC avait noté que les circonstances de ce double assassinat ne sont pas encore élucidées. Un procès est en cours depuis le mois de juin devant le tribunal militaire de Kananga. Après plusieurs mois de suspension de la procédure, le procès sur ce meurtre de deux experts a repris lundi devant le même tribunal militaire de garnison de Kananga, dans la province du Kasaï-Centrale au centre du pays.

Le procureur a indiqué que l'affaire est très complexe si bien que le contour est bien cerné depuis le début de l'enquête, mais la collaboration entre les experts de l'ONU et les autorités du pays continent normalement sans problème.

D'après un rapport présenté par la ministre congolaise des Droits humains, Marie Ange Mushobekwa, à Genève devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU, au moins 1 300 personnes ont été tuées dans les atrocités qui ont été commises dans la région du Kasaï. Pour les autorités de la RDC, ces personnes ont été essentiellement tuées et décapitées par les miliciens qualifiés de "terroristes".

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yishuang Liu)
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