Dernière mise à jour à 09h36 le 07/08
Une agence des Nations unies dédiée aux migrations et l'Union européenne forment cette semaine plus de 60 migrants qui ont choisi de retourner au Somaliland depuis la Libye plutôt que de poursuivre leur périple vers l'Europe, a rapporté lundi l'agence de l'ONU.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a fait savoir que les migrants bénéficieraient désormais d'un accès à la formation "Démarrer votre entreprise" grâce à l'Initiative conjointe de l'UE et de l'OIM pour la protection et la réintégration des migrants dans la Corne de l'Afrique.
Jessamy Garver-Affeldt, qui dirige le bureaux secondaire de l'OIM à Hargeisa (nord-ouest de Somalie), a indiqué que cette formation apporterait aux migrants des compétences de planification, d'achat, de commercialisation et de finance.
"Avec ces compétences, les migrants devraient pouvoir ouvrir leur propre entreprise, et la rendre plus profitable et durable. Pour la plupart des candidats au retour, c'est l'étape suivante du processus de réintégration. Mais s'ils choisissent de travailler pour quelqu'un d'autre, ils seront aussi plus employables", a fait valoir M. Garver-Affeldt.
En février, des photos et vidéos explicites de Somaliens torturés dans des camps de trafiquants en Libye ont soulevé l'indignation en Somalie, amenant le président Mohamed Abdullahi Farmajo à ordonner l'évacuation des migrants somaliens présumés réduits en esclavage en Libye.
Cette formation de cinq jours s'inscrit dans le cadre d'une initiative conjointe plus vaste de l'OIM et de l'UE pour la protection et la réintégration des migrants, représentant un budget total de 25 millions d'euros et déployée dans 26 pays des régions de la Corne de l'Afrique, du Sahel, du lac Tchad et de l'Afrique du Nord.
Cette initiative soutient la réintégration des migrants de retour dans leur pays d'origine.
Le premier groupe de bénéficiaires de la formation étaient pour la plupart des hommes dans la vingtaine ou la trentaine d'années, la plupart d'entre eux étant revenus au Somaliland en mai et juin avec l'aide de l'OIM.
Une fois que ces migrants ont achevé leur formation, leurs plans d'affaires sont soumis à validation et ils peuvent alors recevoir des fournitures pour la création de leur entreprise ainsi qu'un suivi et un mentorat plus poussés pour assurer la viabilté à terme de leur activité.
"Cette formation d'entrepreneur fait partie de ce que nous appelons la réintégration économique", explique Julia Hartlieb, coordinateur régional senior du programme au sein de l'Initiative conjointe dans la Corne de l'Afrique.
"Nous conseillons les migrants une fois retournés dans leur pays pour comprendre leurs centres d'intérêt et leurs capacités. Nous travaillons également à comprendre les besoins des communautés dans lesquelles ils vivent", a dit M. Hartlieb. "Nous les formons alors, ou nous les renvoyons à l'école, au lycée ou à l'université qui leur convient pour veiller à ce qu'ils disposent des compétences pour développer leur propre autosuffisance économique et contribuer à leur communauté".