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Zimbabwe : l'armée prend le contrôle du pays et arrête le Président Mugabe

le Quotidien du Peuple en ligne | 16.11.2017 08h29

L'armée du Zimbabwe a pris le contrôle de ce pays d'Afrique australe -et de son dirigeant, le Président Robert Mugabe- aux premières heures de la matinée du 15 novembre, avec une annonce télévisée insistant sur le fait que ce n'était « pas une prise de pouvoir militaire ». Malgré les assurances, les événements portaient néanmoins toutes les marques d'un coup d’État, avec des véhicules militaires stationnés autour de la capitale, l'armée s'emparant de la station de télévision et un général en uniforme diffusant une déclaration.

La décision du général Constantino Chiwenga, commandant de l'armée, est intervenue au moment où la lutte pour la succession du dirigeant de 93 ans, de plus en plus fragile, a atteint son paroxysme. Robert Mugabe est au pouvoir depuis qu'il affranchi le pays de la domination de la minorité blanche en 1980. « Nous tenons à préciser qu'il ne s'agit pas d'une prise de pouvoir militaire », a déclaré le général Sibusiso Moyo dans un communiqué. « Nous ne ciblons que des criminels autour de lui qui commettent des crimes qui causent des souffrances sociales et économiques dans le pays ».

Le sort de Robert Mugabe et de son épouse Grace Mugabe, 53 ans, qui semblait de plus en plus vouloir lui succéder, n'est pas totalement clair, mais ils semblent être sous la garde de l'armée. « Robert Mugabe et sa famille sont sains et saufs et leur sécurité est garantie », a dit le général Moyo. L'accès au bureau du Président était par ailleurs bloqué par un blindé occupant la route en face de lui et un grand nombre de soldats en mouvement. Des témoins ont rapporté que des chars et des soldats se déplaçaient dans la ville avec des coups de feu et des explosions. Au matin, les soldats dans les véhicules blindés contrôlaient les intersections majeures près des bâtiments du gouvernement.

Dans le quartier central des affaires de Harare, tout semblait normal à la mi-journée, les vendeurs itinérants profitant des nombreuses entreprises fermées pour vendre leurs marchandises aux intersections. Les policiers en uniforme et les agents en civil qui stationnaient normalement autour du bâtiment du Parlement ont été vus assis par terre entourés de soldats armés. Les médias locaux ont rapporté que plusieurs membres du parti au pouvoir du ZANU-PF ont été arrêtés par l'armée, y compris des ministres.

La crise politique au Zimbabwe a atteint un point culminant la semaine dernière avec le limogeage du vice-président Emmerson Mnangagwa, ouvrant la voie à la femme de Robert Mugabe, également vice-présidente, pour lui succéder. Cette décision a exacerbé les divisions au sein du ZANU-PF, où la faction des jeunes est fermement du côté de l'épouse du Président, tandis que les vétérans de la lutte contre la domination blanche se tournent vers M. Mnangagwa. M. Mnangagwa, qui a fui vers l'Afrique du Sud voisine, dispose d'un fort soutien auprès de l'armée et lundi, le général Chiwenga avait menacé de « passer à l'acte » pour arrêter la purge des partisans de M. Mnangagwa. Le site Internet du parti a rapporté que ce dernier était de retour dans le pays et prendrait la direction du parti.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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