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Le Burundi commémore sur fonds de consensus politique le 56ème anniversaire de la mort du prince Rwagasore

Xinhua | 15.10.2017 11h13

Le Burundi a commémoré vendredi sur fonds de consensus politique le 56ème anniversaire de la mort du prince Louis Rwagasore, ancien premier ministre burundais et héros de l'indépendance nationale, a constaté Xinhua vendredi à Bujumbura, capitale du Burundi.

La commémoration a été dirigée par le couple présidentiel burundais Pierre Nkurunziza-Denise Bucumi en présence des hautes personnalités burundaises d'obédience politique opposée (majorité présidentielle et opposition).

Fils aîné du monarque burundais Mwambutsa Bangiricenge qui a régné sur le Burundi de 1915 à 1966 et appartenant à la génération des leaders de l'indépendance de la sous-région africaine des Grands Lacs comme feu ancien premier ministre Patrice Emery Lumumba de la République démocratique du Congo (RDC, ex-Zaïre) et feu ancien président Julius Nyerere de la Tanzanie, le prince Rwagasore a été tué dans la journée du 13 octobre 1961 d'une balle tirée par un ressortissant grec, dans un restaurant situé au bord du lac Tanganyika.

Cet assassinat est intervenu au moment où le prince Rwagasore dirigeait son premier gouvernement issu de la victoire électorale du 18 septembre de la même année et remportée par une coalition politique pilotée par sa formation politique, à savoir l'Union pour le progrès national(UPRONA) en faveur d'une indépendance burundaise finalement recouvrée le 1er juillet 1962.

En effet, au cours d'une cérémonie riche en couleurs dont l'un des moments forts aura été le dépôt des gerbes sur le mausolée du prince Rwagasore, dans l'est de Bujumbura, inauguré par le couple présidentiel burundais, force a été de constater que les représentants de toutes les sensibilités politico-ethniques burundaises étaient au rendez-vous.

Sur ce, Xinhua a relevé notamment la présence des personnalités appartenant à la direction des formations politiques membres du gouvernement burundais du président Pierre Nkurunziza comme le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FD, 1er parti politique au pouvoir) et l'UPRONA (ex-parti unique et 2ème parti au pouvoir).

Des personnalités se réclamant de l'opposition politique burundaise, comme le Rassemblement national pour le changement (RANAC) de l'ancien chef d'Etat burundais Domitien Ndayizeye (1er mai 2003-25 août 2005) et le Front pour la démocratie au Burundi (FRODEBU) du premier président burundais démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, le 1er juin 1993 et tué le 21 octobre 1993 au cours d'une tentative de coup d'Etat militaire, s'étaient déplacés également sur les lieux pour honorer la mémoire du prince Rwagasore.

"L'esprit de résilience du peuple burundais qui a pu supporter ce coup dur (assassinat du prince Rwagasore) et qui a su rebondir malgré les multiples tentatives des ennemis du Burundi pour casser l'élan nationaliste des Burundais engagés derrière le projet volontariste du héros de l'indépendance nationale pour libérer la nation burundaise du joug colonial, est hautement appréciable", a déclaré jeudi à la veille de la commémoration de cet anniversaire Abel Gashatsi, actuel président de l'UPRONA.

Cette formation politique a été fondée en 1957 dans la clandestinité par le prince Rwagasore alors que le Burundi était encore placé sous administration tutélaire belge.

M. Gashatsi, qui tenait un point de presse, a appelé les acteurs sociopolitiques de la génération burundaise actuelle, d'aligner leur vision sur l'héritage politique du prince Rwagasore dont le plaidoyer est bâti sur la promotion de "la concorde nationale et la tolérance politique" au Burundi.

Les Burundais devraient se réjouir également que cet anniversaire soit célébré au moment où toutes les régions du Burundi sont en train de recouvrer la paix et la sécurité, a affirmé par ailleurs M. Gashatsi.

De son côté, le directeur national de l'ONG burundaise "Parole et action pour le réveil des consciences et l'évolution des mentalités (PARCEM), Faustin Ndikumana, a estimé à l'occasion de la commémoration que le Burundi a besoin "d'un leadership fort et transformationnel".

Pour M. Ndikumana, le Burundi a connu une longue instabilité politico-socio-économique au cours des cinq dernières décennies parce que l'héritage politique du prince Rwagasore a été mis à rude épreuve.

Dans son discours à la nation le 18 septembre 1961 au nom de la coalition des formations politiques victorieuses d'une élection nationale portant sur le choix de l'accès pour "l'indépendance immédiate" ou pas, le prince Rwagasore avait plaidé pour une émergence d'un leadership "fort et éclairant" au Burundi.

"Autant j'invite mes partisans à ne pas se livrer aux excès et à des actions vexatoires à l'endroit des vaincus, autant je recommande une bonne gouvernance axée sur la tolérance zéro aux hors la loi, aux pilleurs et aux corrupteurs de tout acabit", avait-t-il mis en garde.

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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