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Kenya : les modifications proposées aux lois électorales élargissent les fissures avant les nouveaux scrutins

Xinhua | 30.09.2017 09h00

Les Kenyans se divisent sur les modifications proposées aux lois électorales par le Parti Jubilé au pouvoir avant les nouveaux scrutins fixés pour le 26 octobre.

Bien que certains, en particulier les partisans du président Uhuru Kenyatta, appuient les changements, ceux qui appuient le leader de la Super Alliance nationale dans l'opposition (NASA) de Raila Odinga estiment que les amendements ne sont qu'un complot pour truquer les élections.

Les changements, rejetés par M. Odinga, aggravent les divisions politiques dans la nation de l'Afrique de l'Est parmi les électeurs et leurs dirigeants.

Un changement radical que le Parti Jubilé propose est que si un seul candidat demeure lors des nouvelles élections présidentielles, il sera déclaré président élu sans la tenue d'élections.

Le projet de loi, actuellement devant le Parlement, propose en outre une peine privative de liberté allant jusqu'à 15 ans pour tout fonctionnaire électoral qui refuse sciemment de signer, soumet des formulaires incomplets ou modifie ou falsifie volontairement les documents relatifs aux élections.

Il propose également de saisir les pouvoirs d'annoncer le vainqueur d'un scrutin présidentiel de la commission électorale à tout autre commissaire.

M. Odinga a qualifié les changements d'un plan de M. Kenyatta pour truquer les prochaines élections et a appelé ses partisans à résister à travers des manifestations dès lundi prochain.

"Vous ne pouvez pas modifier les règles du jeu lorsque le match est en cours. Pourquoi aller aux urnes lorsque les lois ont été conçues pour favoriser un candidat?" a demandé vendredi Victor Ondiek, un partisan de M. Odinga.

Le soudeur, qui dirige un atelier à Nairobi, a noté que l'opposition devrait faire tout son possible pour s'opposer aux lois.

"Même si c'était par des manifestations de rue ou devant les tribunaux, ces lois doivent être arrêtées. Elles ont été conçues pour installer la dictature dans le pays, raison pour laquelle elles sont rapidement présentées au Parlement", a-t-il noté.

L'entrepreneur en bâtiment, Bernard Mutua, a également déclaré que si le parti au pouvoir avaient réellement gagné les élections du 8 août, qui ont été annulées par la Cour suprême, ce dernier ne serait pas pressé de modifier les lois électorales.

Messieurs Ondiek et Mutua ont affirmé qu'ils ne participeraient pas aux scrutins du 26 octobre si les lois étaient modifiées et si les réformes que la NASA avait demandé à la commission électorale n'étaient pas prises en compte.

Entre temps, les partisans du Parti Jubilé sont satisfaits des changements, les considérant comme la solution pour mettre fin à la longue période électorale.

"Ces lois sont censées guérir ce que la Cour suprême a souligné dans sa décision comme les raisons pour lesquelles elle a annulé les élections du 8 août. Je les appuie parce que nous devons avancer en tant que pays en sortant de l'impasse politique actuelle", a observé George Ndung'u, qui dirige un magasin de téléphonie mobile à Nairobi.

M. Ndung'u a blâmé les querelles politiques en cours dans le pays pour la mauvaise performance de son entreprise, notant que ses ventes ont diminué.

"Je vends à peine ces jours-ci. Les affaires sont mauvaises et tout cela en raison de la politique. Pourquoi ne modifions pas les lois et les corriger, puis avancer en tant que pays parce que nous avons nos vies à vivre?" a-t-il demandé.

Cependant, outre la NASA, parmi ceux qui s'opposent aux changements sont les syndicats des travailleurs, la commission électorale et le clergé.

"Ce qu'ils (le Parti Jubilé) font va tribaliser davantage le pays, ce qui n'est pas bon", a déclaré jeudi Francis Atwoli, un syndicaliste.

L'évêque anglican de l'Église du Kenya, dirigée par l'archevêque Jackson ole Sapit, a également critiqué les actions du Parti Jubilé, notant qu'elles divisent davantage le pays car elles n'ont pas été entreprises en consensus avec l'opposition.

Toutefois, M. Kenyatta a défendu vendredi les changements controversés aqpportés aux lois électorales, notant qu'ils vont prévenir les erreurs futures dans les élections et augmenter la barre en ce qui concerne l'annulation des élections par la Cour suprême.

M. Kenyatta a réitéré que les élections auront lieu le 26 octobre et a exhorté l'opposition à remettre de l'ordre dans ses rangs avant de l'affronter.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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