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Burundi : une politique nationale a relevé le taux d'alphabétisation

le Quotidien du Peuple en ligne | 12.07.2017 10h39

Le Burundi est un petit pays situé en Afrique de l'Est, avec une superficie de 27 234 km carrés et une population galopante de plus de 8 millions. De par sa position géographique, le Burundi appartient à des communautés comme la CEPGL (communauté économique des pays des grands lacs) regroupant le Burundi, la République démocratique du Congo et le Rwanda ; il appartient également au COMESA (Common market for eastern and southern Africa) regroupant 19 pays de la région de l'Est et du Sud de l'Afrique ; et enfin la CEA ou EAC (East African Community) qu'il partage avec le Rwanda, le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie.

Le Burundi a comme atout des montagnes et vallées et un climat doux, tempéré favorable à l'agriculture. Près de 95% de la population travaille dans les champs et il pleut pratiquement la moitié de l'année. Le Lac Tanganyika est aussi l'un de ses atouts. Deuxième lac le plus profond du monde après le Baïkal en Russie, il renferme plus de 200 espèces de poissons.

Parlons éducation au Burundi

Depuis 2005, le nouveau gouvernement du Président Pierre Nkurunziza, a instauré une politique nationale de l'éducation. Vingt-neuf pour cent du budget national sont alloués au secteur de l'éducation dont 50% de ces fonds vont à l'éducation de base.

Mais pourquoi une telle éducation de base ? Il faut savoir qu'il y a quelques années, le Burundi a connu plusieurs crises sociales qui ont malmené l'économie du pays. Et comme certains parents étaient dans l'incapacité d'envoyer leurs enfants à l'école par manque de matériel scolaire, d'argent ou de nourriture après l'école, cette situation a fortement augmenté le taux d'analphabétisme.

Les plus jeunes étaient contraints d'aider à la main d'œuvre dans les champs afin de développer les petits lopins de terres détenus par la famille. Mais avec une démographie galopante, les terrains demeurant les mêmes, il y a un besoin urgent d'éduquer les enfants afin qu'ils migrent vers d'autres secteurs que de placer une totale confiance dans la terre. Une famille de 10 enfants par exemple ne peut pas se développer sur un terrain de 20 ares. Surtout que l'héritage à la mort des parents conduit toujours à des conflits fonciers. Il faut vraiment sensibiliser les jeunes à faire des études.

Comme l'a souligné le Président Nkurunziza, la vraie propriété qu'un jeune burundais puisse posséder est son diplôme et les connaissances acquises dans son cursus scolaire. Un savoir le conduisant à se développer et en faire profiter sa communauté.

Le taux d'alphabétisation a augmenté depuis la mesure de gratuité scolaire

En 2005, le gouvernement a instauré la gratuité de l'éducation et plus aucun frais. Avec l'appui de l'Unicef, les enfants des plus pauvres et des pygmées Batwa qui n'avaient pas la chance de faire des études reçoivent des cahiers, des uniformes scolaires et d'autres fournitures scolaires pour aller en classe.

Dans certaines écoles, des cantines scolaires permettent aux élèves qui habitent trop loin de pouvoir se restaurer sans avoir à rentrer chez eux. Car, cela occasionnait des retards et des absences si l'enfant devait rentrer à la maison, qu'il n'avait rien à manger ou qu'il devait préparer lui-même sa collation. Avec le temps, des écoles sont construites sur toutes les collines des provinces du Burundi, avec l'aide des autorités et de la population. Chaque fin de semaine, les résidents ont été appelés en renfort pour des travaux communautaires. Des travaux s'étendant également à d'autres jours de la semaine, des écoles ont été érigées par milliers. Aujourd'hui, aucune école n'est à plus de 2 km du domicile de l'enfant. Cela a favorisé les inscriptions en masse depuis l'année scolaire 2005-2006, qui sont passées dans les établissements publics de 3643 en 2000 à 66972 en 2013.

Avec son intégration à la communauté d'Africaine de l'Est, le Burundi s'intègre aussi à l'harmonisation du système éducatif. L'école fondamentale voit le jour. C'est un système qui fait passer l'éducation de base de 6 à 9 ans. Ceux qui ne peuvent pas faire d'études universitaires ou secondaires ont la possibilité d'être intégrés dans des écoles de métiers pour des formations professionnelles. Une jeunesse qui a pu profiter de ces retombées, car aujourd'hui le nombre d'associations de jeunes a augmenté, cela contribuant à la création du travail sans attendre le service public. Des lieux d'excellence ont été créés à l'école secondaire pour éduquer une élite burundaise formée dans les domaines clés du développement de la nation. Les infrastructures comme les hôpitaux, les centres de recherche scientifique s'organisent pour accueillir les plus motivés qui pourront faire des recherches sans toutefois partir à l'étranger.

Les défis ne manquent pas

Bien que le taux d'alphabétisation ait augmenté de 22,5% en 1979 à 77% en 2015 pour les écoles de base et de 59,3% en 2000 à 67,2% en 2010 pour l'alphabétisation des adultes (2 915 centres d'alphabétisation repartis à travers les différentes communes du pays), le chemin à parcourir est encore long.

Les salles de classes sont construites en grands nombres un peu partout dans le pays, mais le taux d'inscription augmente de jour en jour à cause du nombre important des naissances. Ainsi le gouvernement a mis en place une politique de trois enfants par famille, des sensibilisations se font dans ce sens, même si certains restent attachés à la culture africaine qui dit que l'enfant est la richesse de la famille. Un autre défi est celui du matériel didactique insuffisant et le fait que peu d'enseignants peuvent gérer un grand nombre d'élèves par classe, avec parfois 150 écoliers dans une seule classe, avec 3 élèves sur le même pupitre. Le ministère de l'Education a donc entrepris une politique de redéploiement des enseignants. Le gouvernement burundais, l'Unicef et les autres organisations tant nationales qu'internationales sans oublier la diaspora burundaise s'activent pour trouver des solutions pour octroyer du matériel didactique.

Il est important de souligner que la réussite d'une nation se construit à partir de l'éducation à la base et la culture des cerveaux. Le Burundi peut se montrer satisfait des avancées en matière d'éducation malgré les défis. Toutefois un grand travail de sensibilisation reste à faire auprès des jeunes filles en très grand nombre à l'école fondamentale, mais bien trop représentées dans les universités. Ce qui fait que les 30% promis à la gent féminine par la constitution dans les institutions étatiques doivent se gagner par une éducation plus poussée.

BLANDINE NIYONGERE

Journaliste, Le Renouveau du Burundi 

(Rédacteurs :Guangqi CUI, Wei SHAN)
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