Dernière mise à jour à 08h54 le 16/03
L'ex-Premier ministre Peter Mafany Musongue a été nommé président de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme au Cameroun, instance créée par le président Paul Biya en janvier en vue d'enrayer une crise sociale dans les régions anglophones.
Mafany Musongue, natif du Sud-Ouest, une des deux régions anglophones du Cameroun, par ailleurs vice-président du Sénat, a été nommé avec son adjoint Oumarou Djika Saïbou, originaire du Nord, pour "un mandat de cinq ans éventuellement renouvelable", précise un décret présidentiel lu mercredi par la radio d'État (CRTV).
La Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme a pour mission de faire des quelque 236 ethnies et langues camerounaises un ensemble harmonieux à côté des deux langues officielles, le français et l'anglais, héritées de la colonisation.
Elle a été créée en janvier dans un contexte de fortes tensions due à une grève d'avocats et de syndicats d'enseignants déclenchée en fin novembre à Bamenda, la principale ville de la région anglophone du Nord-Ouest et étendue par la suite à celle du Sud-Ouest, pour dénoncer ce qui a été qualifié de marginalisation de cette minorité socioculturelle au sein d'un système institutionnel jugé dominé par la majorité francophone.
En dépit d'un dialogue organisé par le pouvoir de Yaoundé avec les syndicats d'enseignants en particulier, cette crise se poursuit toujours, manifestée par le refus de la reprise des cours pour une bonne partie des grévistes et de la population, la tenue des journées "villes mortes" et des revendications de fédéralisme et de sécession.
Outre son président et son vice-président, treize autres personnalités, quatre femmes et neuf hommes parmi lesquels d'anciens ministres (Ama Tutu Muna et David Abouem à Tchoyi), ont aussi été nommées comme membres de la commission.