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RDC/Dialogue : Majorité et opposition campent sur leurs positions, la société civile menace de boycotter

Xinhua | 14.09.2016 08h49

Les délégués de la Majorité présidentielle (MP) et de l'opposition qui participent au dialogue politique national maintiennent leurs décisions divergentes sur l'organisation du cycle électoral.

La majorité souhaite que les prochaines échéances électorales commencent par les élections locales et se terminent par la présidentielle. Mais du côté de l'opposition, on estime que la première élection qui doit être organisée après la révision du fichier électoral est la présidentielle.

Lundi à la cité de l'Union africaine (UA) à Kinshasa, la délégation de l'opposition avait annoncé sa suspension aux travaux du dialogue à cause d'une divergence sur cette question avec la majorité.

Ce mardi lors d'une conférence de presse organisée par la facilitation de l'UA, coordonnée par l'ancien Premier ministre Togolais, Edem Kodjo, l'opposition politique a réaffirmé sa position tout en restant ouverte aux discussions autour du facilitateur pour trouver des voies et moyens de faire avancer ce forum.

"La crise pour laquelle nous sommes en train de discuter est consécutive à la non convocation de l'élection présidentielle dans le délai constitutionnel. Nous n'aurons pas repris si nous n'avons pas trouvé de réponse à cette question essentielle...si nous sommes d'accord avec la séquence de l'élection, les autres questions seront déclinées rapidement", a souligné Jean Lucien Bussa, porte-parole de l'opposition dans le dialogue politique national.

Ces composantes au dialogue estiment qu'elles ont déjà donné des concessions dans ce forum qui n'a pas connu la participation des principaux partis d'opposition comme celui de l'Union pour la

démocratie et le progrès social (UDPS) de l'historique opposant Etienne Tshisekedi.

"La Majorité ne doit pas abuser de notre bonne foi. Etre leader, c'est aussi savoir dire la vérité au peuple. L'acteur politique indique la voie à suivre, c'est-à-dire fixer une date pour la présidentielle comme le dit la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies", a indiqué Juvénal Munubo, membre de l'opposition à ce forum.

"Il n'est pas correct de dire que l'opposition a fait une concession majeure en acceptant une refonte totale du fichier. En vérité, ni la Majorité ni l'opposition n'avait le choix. La suite logique des évènements depuis les élections de 2006 nous amène à préférer les élections de la base au sommet", a déclaré pour sa part André Atundu, porte-parole de la MP dans un point de presse tenu le même mardi à Kinshasa.

Par ailleurs, Alexis Thambwe Mwamba, co-modérateur du dialogue pour le compte de la MP, a promis qu'un consensus sera trouvé dans les prochaines heures.

"Nous avons échangé entre nous, nous allons poursuivre avec des collègues de l'opposition pour pouvoir nous mettre d'accord sur la séquence de l'élection", a ajouté M. Mwamba.

Dans un communiqué publié mardi à Kinshasa, le groupe de 7 partis politiques de la MP passé en septembre 2015 dans l'opposition (G7), a salué "le geste courageux des camarades de l'opposition qui ont choisi de participer au Dialogue et qui viennent de prendre la décision de suspendre leur participation pour ne pas cautionner les velléités de violation de notre constitution par la majorité au pouvoir".

Un autre côté des membres de la société civile qui prennent part à ce dialogue menace de se retirer à ce forum. Il accuse la MP de vouloir "corrompre leurs représentants à ces travaux".

"Nous soupçonnons l'instrumentalisation d'une partie de la société civile", a révélé M. Jonas Tchombela, membre de la société civile dans ces travaux.

Au cours d'une conférence de presse tenue mardi à Kinshasa, le facilitateur du dialogue national inclusif, Edem Kodjo, a appelé toutes les parties prenantes au dialogue politique national inclusif à reprendre les travaux en commissions.

M. Kodjo a indiqué qu'"il n'y a pas un problème sans solution et qu'on ne doit pas oublier un seul instant que c'est tout le peuple congolais qui a les yeux tournés vers les participants aux travaux du dialogue".

"Aujourd'hui, je lance un appel solennel à tous les participants au dialogue pour que le chemin du compromis soit le chemin que nous parcourons ensemble. Ce qui oppose les uns et les autres n'est pas un problème qui dépasse la capacité de l'imagination des politiques que nous sommes", a-t-il poursuivi.

Le co-modérateur à ce forum Vital Kamerhe a indiqué que les travaux sont d'abord dans un cadre extraconstitutionnel.

"Dans la séquence des élections, nous souhaitons accorder une attention particulière à la présidentielle. Il y a une fenêtre d'opportunité qui est ouverte. Nous sommes à la recherche du compromis", a souligné M. Kamerhe.

Commencés le 1er septembre dernier, les travaux du dialogue politique national qui réunissent 280 délégués de la Majorité, une partie de l'opposition et de la société civile va débattre sur l'organisation du cycle électoral que la RDC aura dans les prochains jours.

Initialement prévus pour deux semaines, les travaux du dialogue politique national risquent d'aller au-delà du délai prévu par le facilitateur Edem Kodjo.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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