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Soudan du Sud: une faction des anciens rebelles envisage de "remplacer" Machar

Xinhua | 25.07.2016 08h42

Une section du Mouvement populaire de libération du Soudan dans l'opposition (SPLM-IO) a soutenu samedi l'ex-négociateur de paix Taban Deng Gai pour assumer les fonctions de premier vice-président dans le gouvernement d'unité du Soudan du Sud, en remplacement du président du SPLM-IO Riek Machar.

Cette décision fait suite à une réunion tenue à Juba sous la direction du général Alfred Lado Gore, qui est commandant en second au sein du mouvement ex-rebelle, dans le but de mettre en œuvre l'accord de paix qui a été signé en août 2015.

"En l'absence temporaire du premier vice-président Machar, les dirigeants de l'opposition à Juba ont nommé Taban Deng Gai à agir en tant que premier vice-président", a indiqué aux journalistes Ezéchiel Luol Gatkuoth, responsable des affaires externes pour le SPLM-IO.

Il a ajouté que M. Gai a promis de renoncer à son nouveau poste si M. Machar qui a fui le combat récent à Juba, revient à Juba pour prendre ses fonctions.

De son côté, M. Gai a dit que sa nomination aux fonctions de vice-président par intérim dans le gouvernement d'unité visait à combler le poste vacant tel stipulé dans l'accord et à poursuivre la mise en œuvre de l'accord de paix.

"Je vous assure qu'ayant participé à la libération de ce pays, je ferai en sorte qu'il n'y ait pas de retour à la guerre", a déclaré M. Gai.

Il a appelé les mmebres de l'ancienne faction rebelle à le rejoindre pour persuader M. Machar de retourner à Juba. "Je vais démissionner et permettre à Machar de reprendre son poste en cas de retour", a déclaré M. Gai.

Il a dit qu'il a été fidèle à tous les dirigeants depuis 1983 au cours de la lutte de libération qui a abouti à l'indépendance du Soudan du Sud en 2011.

M. Gai a été parmi les membres du parti à Juba qui ont émis un communiqué vendredi, demandant à Machar soit de retourner à Juba et reprendre ses fonctions, soit de quitter ses fonctions.

Ce dernier mouvement pourrait aggraver la crise politique dans la plus jeune nation du monde, et diviser le SPLM-IO en deux factions, respectivement derrières Gai et Machar.

M. Machar avait démis vendredi Gai de ses fonctions de ministre pour l'exploitation minière, l'a expulsé du bureau politique du mouvement, et demandé aux membres du parti et à ses commandants militaires de couper tous les liens avec lui, qu'il a accusé de défection dans le camp du président Salva Kiir.

M. Gai a été le négociateur en chef de l'opposition dans les pourparlers de paix sous la médiation de l'IGAD à Addis-Abeba. Les pourparlers ont abouti à la signature de l'accord de paix pour mettre fin au conflit au Sud-Soudan.

L'ancien chef rebelle a quitté Juba la semaine dernière après plusieurs jours de combats intenses entre les troupes respectivement derrière le président et son premier vice-président, qui ont causé 272 morts et plus de 30.000 déplacés.

Le porte-parole de M. Machar, James Gatdet Dak a déclaré que le premier vice-président ne reviendrait à Juba qu'après le déploiement d'une force africaine de réponse rapide en attente, convenu récemment au sommet de l'Union africaine à Kigali, au Rwanda.

Le président Kiir a donné jeudi à M. Machar 48 heures pour revenir à Juba et poursuivre les travaux sur la mise en œuvre de l'accord de paix qu'ils ont signé en août l'année dernière.

Le président a promis son plein engagement à assurer la sécurité de M. Machar à Juba. Le gouvernement a par ailleurs démenti avoir comploté le remplacement de M. Machar au poste de premier vice-président.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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