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Soudan du Sud : la méfiance entre les factions rivales freine le processus de paix

Xinhua | 03.03.2016 13h32

Malgré la conclusion d'un accord de paix négocié par les pays de la région en août dernier, les factions rivales du Soudan du Sud ne parviennent pas à trouver d'accord sur les questions litigieuses, retardant la formation d'un gouvernement de transition.

Cet accord de paix prévoit que le président Salva Kiir reste en place et que le chef rebelle Riek Machar récupère son ancien poste de vice-président. Toutefois, M. Machar n'est pas jusqu'à présent revenu à Juba, capitale du pays, évoquant des craintes pour sa sécurité.

Le porte-parole du gouvernement, Michael Makuei, a déclaré qu'il restait deux points de désaccord actuellement, à savoir le nombre d'États à créer et le nombre de conseillers présidentiels à nommer, des questions actuellement débattues devant la commission de révision de la Constitution.

Le mouvement rebelle de M. Machar, le Mouvement populaire de libération du Soudan - En opposition (MPLS-IO) a signé l'accord de paix l'année dernière, évoquant la proposition antérieure de créer 21 États sur la base des frontières de 1956 du Soudan.

Cette proposition a été rejetée par le gouvernement qui insiste pour créer 28 États.

Le gouvernement a déclaré qu'il voulait voir la formation d'un gouvernement de transition avant l'achèvement des amendements constitutionnels, tandis que l'opposition armée réclame que la Constitution soit rédigée avant.

M. Makuei a par conséquent rejeté sur les rebelles la faute de l'échec dans la formation d'un gouvernement d'union nationale de transition.

Toutefois, certains analystes estiment que cette impasse est une question morale de confiance entre les deux parties, qui nourrissent une méfiance profonde l'une envers l'autre.

Selon le second vice-président désigné par l'accord de paix conclu, Wani Igga, il est impératif que les deux parties cessent les hostilités de manière permanente comme prévu par l'accord de paix.

"Partout, derrière chaque arbre nous devons avoir un cessez-le-feu afin de pouvoir restaurer la confiance car c'est ce qui manque particulièrement à ces deux groupes" a déclaré M. Igga lundi à Juba.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mawien Makol, a déclaré cette semaine à Xinhua que près de 300 gardes du corps de M. Machar devraient arriver pour un premier convoi à Juba, ouvrant la voie au retour très attendu de celui-ci.

Juba attend l'arrivée ce mois de 1.370 hommes sur les 3.000 soldats rebelles prévus, a-t-il ajouté.

"Les troupes qui devaient arriver la semaine dernière ont été retardées et nous les attendons à tout moment maintenant", a déclaré M. Makol.

Toutefois, le transport de l'intégralité des 3.000 soldats rebelles s'est avéré être une difficulté financière pour Juba, ce qui pourrait ralentir le processus de paix, car les donateurs internationaux ne peuvent en prendre en charge que quelques-uns.

"La question maintenant est celle du transport et vous connaissez notre situation financière (...) Vous avez pu voir nos salaires rester impayés pendant trois mois. Telle est la réalité de nos difficultés depuis la chute des prix du pétrole, dont nous dépendons à 98 %", a déclaré M. Igga.

Toutefois, le négociateur en chef du MPLS-IO, Taban Deng Gai, a soutenu que son chef ne reviendrait à Juba qu'après l'arrivée du premier convoi de 1.370 soldats, conformément à l'accord conclu.

"Si nous finissons de transporter ces 1.370 agents de police cette fois-ci, mon chef viendra à Juba. M. Machar ne refuse pas de venir à Juba, mais il rencontre des difficultés qui entravent son retour. C'est un homme qui a passé toute sa vie en cavale pour rester en vie", a-t-il dit.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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