Dernière mise à jour à 16h51 le 15/01
Le contrôleur général du Burkina Faso, Luc Marius Ibriga, a appelé jeudi à la mise en place d'"une chaîne pénale spéciale", pour sanctionner les crimes économiques, qui font perdre plusieurs milliards de francs CFA par an, à ce pays d'Afrique de l'Ouest où 40% de la population est pauvre.
Selon M. Ibriga, président de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de lutte contre la corruption (ASCE/LC), qui a remis, jeudi, le rapport annuel de son institution au président Roch Marc Christian Kaboré, il faut accélérer l'application effective de la loi portant "prévention et répression de la corruption", votée par le régime de la transition.
Selon les estimations de la Banque mondiale, le Burkina Faso, pays sahélien d'Afrique de l'Ouest, perd chaque année 600 milliards de FCFA (environ un milliard de dollars) à cause de la corruption, alors que le pays est classé parmi les plus pauvres du monde.
L'ASCE/LC révèle que pour l'année 2014, des cas de malversations sur la somme de 822 millions de FCFA ont été enregistrés, dans ce pays où 40,1% des 18 millions d'habitants sont pauvres, avec une dominance en milieu rural.
Selon l'institution de lutte anti-corruption, sur un total de 48 dossiers, un seul a été jugé, trois ont fait l'objet de non-lieu et 43 autres sont toujours en instance.
Le rapport indique aussi que l'Administration burkinabè est caractérisée par "le favoritisme, la collusion, la corruption, le détournement de deniers publics, le gaspillage de fonds et le clientélisme".
Les nouvelles autorités issues des élections post-insurrection se disent engagées à lutter contre ce phénomène, en proposant tout d'abord un audit de la gestion de leurs prédécesseurs.
"Cet audit permettra de mettre à nu les bonnes et mauvaises pratiques et permettre au gouvernement de pouvoir mener sa politique en toute connaissance de cause", a soutenu M. Ibriga.
Le Premier ministre, Paul Kaba Thièba, économiste de 55 ans a pour sa part promis un "code d'éthique et de bonne conduite" afin d'"éviter toutes les déviations", et une "culture du résultat".
Selon lui, "tous les ministres doivent donner l'exemple dans leur comportement de tous les jours par rapport à la corruption, au népotisme, aux abus, à l'éthique et à la probité".
"Ce sera la tolérance zéro. Chaque fois qu'il y aura des manquements par rapport à l'éthique, à la probité, ce sera la tolérance zéro", a insisté M. Thiéba.