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Burkina Faso : la population souhaite voir le nouveau président "se mettre immédiatement au travail"

Xinhua | 02.12.2015 08h40

Au lendemain de l'élection de Roch Marc Christian Kaboré à la magistrature suprême du Burkina Faso dès le premier tour avec 53,49%, des Burkinabè ont appelé le nouveau président à "se mettre immédiatement au travail".

"Nous venons de loin et je pense que Roch n'aura pas une période de grâce. Il doit se mettre immédiatement au travail. Les attentes du peuples sont immenses", résume François Ouédraogo, un jeune étudiant en droit à l'université de Ouagadougou. "Ici (à l'université) rien ne va. C'est dangereux pour la stabilité du pays", a-t-il prévenu.

Eric Bazié, tenancier d'un débit de boisson à Karpala, un quartier popualaire à l'est de Ouagadougou, se réjouit du dénouement de ce scrutin qui s'est déroulé dans le calme. "Vous savez, on n'était pas loin du gouffre. Il suffisait que Diabré (le principal challenger) émette des hésitations sur les résultats (et) on serait (re)plongé dans une crise. Je salue la maturité du peuple", dit-il.

Zéphirin Diabré, principal challenger de M. Kaboré à la présidentielle, a félicité son adversaire pour sa victoire juste après la publication des résultats du scrutin.

Le scrutin de dimanche est sensé annoncé un retour à l'ordre constitutionnel interrompu après la chute du régime Compaoré, par une révolte conduite en grande majorité par la jeunesse burkinabè.

Ces journées insurrectionnelles contre le pouvoir de l'ancien Président ont fait une trentaine de morts et plusieurs centaines de blessés.

"Pour que le sacrifice de tous ces martyrs ne soit pas vain, nous devons conjuguer nos efforts pour panser les plaies et réussir dans la vérité et la justice, la réconciliation nationale et consolider la cohésion sociale entre tous les Burkinabè", a déclaré quelques minutes après son plébiscite, M. Roch Marc Christian Kaboré.

"Je crois à la capacité de notre peuple à relever les défis qui se dressent devant nous pour bâtir ensemble un Burkina Faso de démocratie, de progrès économique et social, de liberté et de justice", a-t-il ajouté, précisant que "les chantiers qui s'ouvrent exigent la pleine participation des fils et des filles du Burkina Faso engagés dans la lutte pour le progrès et l'amélioration de la gouvernance du pays".

Emploi, éducation, santé, justice sociale et réconciliation sont, entre autres, les préoccupations des Burkinabè. Si certains sont optimistes, d'autres par contre estiment que le Burkina Faso a "tourné une page sans pour autant changer de livre".

"Il faut saluer la volonté du peuple burkinabè à cultiver un esprit de paix et de tolérance. Les choses se sont déroulées sans incident majeur et c'est cela l'essentiel. Quant à un quelconque changement dans la gestion du pouvoir d'Etat, je suis pessimiste", soutient Moussa Sanogo, un instituteur.

Selon M. Sanogo, il s'agit d'une continuité du régime Compaoré, qui va s'installer durant les cinq prochaines années.

Le nouveau Président du Burkina Faso a longtemps été un proche de Blaise Compaoré. Plusieurs fois député de son parti, il a été aussi son Premier ministre, puis président de l'Assemblée nationale, avant de le quitter en 2014, peu avant sa chute, ont observé certains analystes politiques.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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