Dernière mise à jour à 14h50 le 04/11
Le président de Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a prêté serment mardi à Abidjan devant le Conseil constitutionnel, un préalable à son entrée en fonction pour un second mandat de cinq ans après sa réélection à l'issue du scrutin du 25 octobre.
"Je jure solennellement et sur l'honneur de respecter et de défendre fidèlement la Constitution, de protéger les droits et les libertés des citoyens, de remplir consciencieusement les devoirs de ma tâche dans l'intérêt supérieur de la nation", a déclaré Alassane Ouattara, debout et main droite levée, prononçant la formule du serment lors d'une audience solennelle au palais présidentiel d'Abidjan.
"Que le peuple me retire sa confiance et que je subisse les rigueurs de la loi si je trahis mon serment", a-t-il ajouté, cinglé dans une chemise blanche avec une cravate grise sous un costume bleue nuit.
La Constitution ivoirienne prévoit la prestation de serment du président élu 48 heures après la proclamation définitive des résultats par le Conseil constitutionnel chargé de la régularité des opérations de vote du président de la République.
Lundi, le Conseil constitutionnel a estimé que l'élection du 25 octobre a été "régulier", confirmant la réélection au premier tour d'Alassane Ouattara par 83,66% des voix comme annoncé le 28 octobre par la Commission électorale indépendante (CEI).
Dans sa proclamation solennelle, M. Ouattara, après avoir reçu les attributs de chef souverain et de grand maître des Ordres par la Grande chancelière, s'est dit "heureux" d'être sorti vainqueur d'une élection "crédible, sincère et juste" organisée dans "la paix et sans aucune violence".
"Cette élection marque la détermination des Ivoiriens à tourner la page de la violence et à entrer dans les cercle des pays démocratiques" après les violences post-électorales de 2010 qui ont fait au moins 3 000 morts dans le pays.
Alassane Ouattara s'est engagé à "renforcer le processus de réconciliation nationale" et à réaliser le souhait d'une "Côte d'Ivoire en paix".
"J'entreprendrai dans les prochains jours de nouvelles consultations pour accélérer le processus de réconciliation des fils et des filles de Côte d'Ivoire", a-t-il promis devant un parterre de personnalités nationales et internationales dont les présidents sénégalais et béninois, Macky Sall et Yayi Boni, respectivement président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA).
Il a annoncé un référendum pour une nouvelle Constitution qui devrait "garantir l'égalité" de tous et la "stabilité" pour la Côte d'Ivoire.
Alassane Ouattara a également dit sa "détermination" à "travailler à l'amélioration des conditions de vie" des populations ivoiriennes et à "transformer" l'économie ivoirienne pour assurer un "meilleur partage" de la croissance.
Au total, 3.330.228 d'électeurs ont voté sur 6.301.189 inscrits pour un suffrage exprimé de 3 129 742 soit un taux de participation de 52,86% à l'élection du 25 octobre.
Alassane Ouattara a devancé largement ses neuf adversaires dont Pascal Affi N'guessan, le candidat du Front populaire ivoirien (FPI, de Laurent Gbagbo) arrivé en deuxième position avec 9,29% des voix.
M. Ouattara a été élu pour la première fois en 2010 dans un scrutin face à l'ex président Laurent Gbagbo.
Le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa victoire avait entraîné le pays dans la crise la plus grave de son histoire.
M. Gbagbo est en détention à La Haye où il attend son procès pour "crimes contre l'humanité" devant la Cour pénale internationale (CPI).