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Burkina Faso : le climat économique et social toujours "fragile", selon une étude

Xinhua | 02.11.2015 16h57

Le climat économique et social au Burkina Faso reste toujours "fragile", un an après la chute de l'ancien régime, révèle un rapport d'étude du ministère en charge de l'économie parvenu, samedi, à Xinhua.

L'étude réalisée peu avant le coup d'Etat avorté du 16 septembre dernier auprès d'un échantillon de 985 enquêtés à Ouagadougou, dans la capitale, montre que le climat social reste "fragile", à quelques semaines de la fin de la transition.

Dans le document, 58% des sondés affirment que le climat social est toujours délicat, tandis que 34% d'enquêtés voient une amélioration et 33% y perçoivent une stabilité.

Concernant les causes de cette fragilité du climat social, l'étude révèle que 23% des enquêtés pointent du doigt la cherté de la vie, 18,9%, le problème de l'emploi et 10%, la pauvreté. L'incivisme, l'impunité et la corruption arrivent en dernier ressort et enregistrent respectivement 11,5%, 10,1% et 8,8%.

L'enquête souligne aussi que l'état de l'incivisme est mauvais au Burkina Faso, car 48,4% des enquêtés sont de cet avis et 52,3% des enquêtés estiment que l'autorité de l'Etat n'est pas respectée, contre 38,8% qui pense que son autorité est respectée ou très respectée.

"Le non-respect de l'autorité de l'Etat se justifie par l'incapacité à répondre aux préoccupations de la population (41,8%), l'existence de la corruption (24,8%), l'absence de l'indépendance de la justice (15,6%) et l'impunité (11,3%)", peut-on lire dans le document.

L'étude précise toutefois que 51% des personnes enquêtées estiment que des efforts sont consentis pour l'amélioration du climat social au Burkina Faso.

L'enquête note aussi que 83% des Burkinabè sont optimistes quant à l'avenir dans ce pays sahélien d'Afrique de l'Ouest.

"43 % d'opinions favorables au gouvernement de transition contre 42% pour le Conseil national de Transition et 39,5% pour la Commission électorale nationale indépendante. La Cour des Comptes est bon dernier avec seulement 18,6% d'avis positifs".

"Le climat social a été mis à rude épreuve au cours des dernières années. Cette étude nous renseigne sur la perception du climat social par la population. Ce qui va orienter la prise des décisions des autorités en vue de prévenir la survenue de crises", a déclaré le directeur du suivi et de l'évaluation des politiques publiques, Wasso Wenceslas Koita.

Les remous, casses et pillages nés de l'insurrection populaire ayant abouti au Burkina Faso à la chute de l'ancien chef de l'Etat, Blaise Compaoré, les 30 et 31 octobre 2014, ont été évalués à environ 200 milliards de F CFA par l'institut Free Afrik.

Selon les chiffres officiels, 34 personnes ont été tuées et plus de 625 autres blessées, durant ces journées insurrectionnelles, qui ont ouvert la voie à une transition politique.

Les élections présidentielle et législatives sont prévues le 29 novembre prochain.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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