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Burkina Faso : libération du président de transition par les putschistes

Xinhua | 19.09.2015 10h38

Le président de transition du Burkina Faso, Michel Kafando, retenu par les putschistes mercredi avec son Premier ministre Issac Zida et des ministres, a été libéré jeudi soir, mais pas son Premier ministre Isaac Zida, selon un communiqué des puschistes publié vendredi.

"En signe d'apaisement et d'intérêt général, le Conseil National pour la Démocratie a décidé la libération des ministres et la libération de Michel Kafando", indique ce communiqué.

Jeudi matin, les Burkinabè se sont réveillés dans la calme après leur première nuit sous Conseil national pour la démocratie (CND), instance mise en place par les putschistes et dirigée par le général Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier du président déchu Blaise Compaoré.

A Ouagadougou, quelques citoyens essaient de vaquer à leurs occupations, tout en restant prudents.

La ville est toujours sous contrôle des putschistes qui détiennent le président intérimaire Michel Kafando, son Premier ministre le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, et des membres du gouvernement.

Le grand marché de la capitale reste fermé. Et les rideaux de plusieurs magasins situés aux abords des grands axes sont baissés.

Les grandes stations-service sont fermées au centre-ville. Même constat dans plusieurs grandes villes du pays, selon des sources concordantes.

"Je n'ai pas le choix. Il faut que je parte vendre mes marchandises. C'est Dieu qui nous protège", a confié un jeune vendeur de cartes de recharge devant les locaux du Salon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO).

Le général Gilbert Diendéré, qui a pris la tête d'un CND, doit en principe recevoir vendredi le chef de l'Etat sénégalais Macky Sall, président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), pour des négociations.

La maison du général Diendéré, dans sa ville d'origine de Yako (100 km au Nord-Est de Ouagadougou) a été incendiée jeudi par des manifestants.

JOURNALISTES EMPECHES DE FAIRE LEUR TRAVAIL

Les journalistes ont été empêchés de faire leur travail et les locaux de certains médias ont été pris à partie par des hommes armés.

Mercredi soir, alors qu'une radio locale couvrait la manifestation des jeunes en direction de la présidence où sont retenus le président de la transition, Michel Kafando, son Premier ministre, Yacouba Isaac Zida et des ministres, elle a reçu la visite des hommes armés, qui ont interrompu l'émission et incendié certains matériels.

Au même moment sur le terrain, plusieurs journalistes ont été passés à tabac dans l'exercice de leur métier.

Dans une déclaration publiée, jeudi soir, la Fédération africaine des Journalistes (FAJ), le groupe africain de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ), a mis en garde les putschistes contre toutes intimidations et attaques contre les médias du Burkina Faso.

"Nous sommes inquiets pour la sécurité des journalistes au Burkina Faso et pour la poursuite des réformes en cours dans le secteur de la presse", a déclaré Maria Luisa Rogerio, présidente intérimaire de la FAJ.

"Nous espérons que le FILEP en cours va bien se poursuivre et que tous les journalistes et dirigeants des médias arrivés au Burkina pourront bientôt rentrer chez eux en toute sécurité", a ajouté Maria Luisa Rogerio.

La présidente du FAJ a aussi demandé aux autorités civiles et militaires de permettre aux journalistes et médias burkinabè de faire leur travail librement et d'assurer la sécurité des journalistes et participants au FILEP en cours au Burkina Faso.

(Rédacteurs :Qian HE, Yin GAO)
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