Dernière mise à jour à 13h31 le 09/09

Page d'accueil>>Afrique

RDC : la capacité des forces nationales et onusiennes mise en cause par les tueries des ADF

Xinhua | 09.09.2015 13h26

Les massacres à répétition perpétrés par les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Beni en province du Nord-Kivu (est de la RDC) pousse certains observateurs à remettre en cause la capacité des Forces armées de la RDC (FARDC) et de la force de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco).

Les rebelles des ADF implantés depuis 20 ans dans l'est de la RDC sont accusés par les Nations unies, le gouvernement rd-congolais ainsi que la société civile d'avoir tué plus de 400 civils à l'arme blanche, dans une série de massacres au cours des dix derniers mois dans le territoire de Beni, situé à la frontière avec l'Ouganda.

En mai dernier, les nombreuses attaques attribuées aux ADF ont provoqué un mouvement de contestation populaire dans le territoire de Beni. Des commerçants, enseignants et étudiants ont observé plusieurs journées ville-morte, appelant le gouvernement central et les autorités locales à prendre des mesures pour protéger les civils.

Des gens ont accusé les FARDC et la Monusco de faillir à leur devoir de protéger les habitants de cette partie du pays.

"Je suis en train de me poser la question, comment les massacres perpétrés par les rebelles ougandais sont devenus presque quotidiens, que font les FARDC, la MONUSCO, est-ce que Beni est démilitarisé ?", s'est interrogé Jean-Marie Kalondji, président national du "Mouvement il est temps", un regroupement des jeunes qui se bat pour les droits de l'homme.

"On viole, on pille et on décapite nos parents devant l'œil des FARDC et de la MONUSCO, et rien ne se fait", a-t-il indiqué, ajoutant qu'"ils ont annoncé l'arrestation d'un leader des ADF et on a vite penser que ça sera la fin et l'affaiblissement des rebelles ougandais mais je viens de comprendre que nous sommes trompés".

Samedi dernier, plusieurs personnes ont été tuées à la machette par des hommes des ADF dans le territoire de Beni.

"Les morts de samedi viennent nous rappeler tous que la menace des rebelles ougandais des ADF n'est pas encore éradiquée même si les politiciens nous disent que la situation est sous-contrôle", a insisté M. Kalondji.

Jamil Mukulu, cerveau moteur des rebelles des ADF a été arrêté en avril en Tanzanie et a été extradé en Ouganda en juillet dernier. Malgré cette arrestation, les massacres à la machette s'observent régulièrement dans le territoire de Beni.

D'après Amisi Kalonda, administrateur du territoire de Beni, "les ADF attaquent dans des zone où les FARDC ne sont pas installées".

"Un citoyen congolais a droit à la sécurité, il ne doit pas la supplier. Dans notre pays, les FARDC et la MONUSCO ont l'obligation de protéger surtout la population qui se trouve dans l'est de la RDC qui est victime des atrocités des groupes armés", a souligné pour sa part Maitre Faustin Habibou, chercheur indépendant à l'Université libre des pays des Grands Lacs (ULPGL).

Dans un communiqué publié dimanche, le Centre d'étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'Homme (CEPADHO), ONG locale basée à Goma, a demandé le lancement, au plus tôt, des opérations conjointes FARDC-MONUSCO contre les groupes armés dans l'est.

Le lieutenant Mike Hazukay, porte-parole de l'armée, a indiqué que l'armée a déjà lancé des opérations contre les ADF. "Nous sommes en train de mener déjà sur terrain des patrouilles pour repousser ces ennemis de la paix", a-t-il expliqué.

Depuis une dizaine d'années, les groupes armés ont envahi la province du Nord-Kivu à cause de ses richesses minières. Selon document interne de la MONUSCO sur les statistiques de groupes armés actifs en RDC, la province du Nord-Kivu héberge plus de 15 groupes armés locaux et étrangers.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
Partez cet article sur :
  • Votre pseudo
  •     

Conseils de la rédaction :