Dernière mise à jour à 08h46 le 27/08
Le président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit a signé mercredi l'accord de paix proposé par l'organisation intergouvernementale est-africaine (IGAD, Autorité intergouvernementale pour le développement) afin de mettre fin aux violences dans le pays, mais il a mis en garde sur le fait qu'il pourrait ne pas tenir.
M. Kiir a signé l'accord en présence du président kényan Uhuru Kenyatta, du président ougandais Yoweri Museveni et du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, en plus de diplomates et de représentants des médias dans la capitale sud-soudanaise Juba, expliquant qu'il avait des réserves sur certains points du document et les mécanismes pour sa mise en oeuvre.
"La paix actuelle que nous signons aujourd'hui a tant de choses que nous devons rejeter", a lancé M. Kiir lorsqu'il a participé à la cérémonie de signature.
Il a ensuite mis en garde contre le possible échec de l'accord, sur lequel Juba a des réserves, en particulier au sujet du partage du pouvoir.
"De telles réserves si elles étaient ignorées ne seraient pas dans l'intérêt d'une paix juste et durable", a-t-il noté.
L'accord de paix proposé par l'IGAD donne au gouvernement actuel une majorité dans l'assemblé législative, le poste de président et 53% des portefeuilles ministériels.
Il propose pour les rebelles un nouveau poste de premier vice-président et 33% des portefeuilles ministériels, tandis que les 14% sont alloués aux autres groupes d'opposition.
Pourtant, concernant la principale zone affectée par la guerre qui est celle du Nil Supérieur (les Etats de Jonglei, du Nil Supérieur et d'Unité), le document suggère que 53% aille aux rebelles et 33% au gouvernement actuel.
Juba a rejeté les répartitions proposées pour ces trois Etats, qui sont ceux qui produisent le plus de pétrole au Soudan du Sud.
Le 17 août, le leader du principal groupe de rebelles du Soudan du Sud, Riek Machar, avait signé à Addis-Abeba (Ethiopie) l'accord de paix proposé par l'IGAD avec Pagan Amum, le secrétaire général du parti au pouvoir, mais M. Kiir avait alors refusé de signer l'accord et demandé un délai supplémentaire de deux semaines.
Le Soudan du Sud a sombré dans la violence en décembre 2013 lorsque les combats ont commencé entre soldats fidèles au président Kiir et déserteurs menés par l'ancien vice-président Machar.
Le conflit s'est rapidement transformé en guerre ouverte, la violence prenant une dimension ethnique qui oppose la tribu Dinka du président Kiir au groupe ethnique Nuer de M. Machar.
Les affrontements ont fait des milliers de morts sud-soudanais et ont forcé environ 1,9 million de personnes à fuir leurs foyers.