Le 7e sommet BRICS qui se déroule actuellement dans la ville russe d'Oufa pourrait marquer une étape cruciale dans l'histoire du groupe du fait du lancement de la banque de développement, dotée d'un capital de plusieurs milliards de dollars, qui doit permettre de remédier aux problèmes de développement de ses membres, ont indiqué des experts.
Le groupe BRICS rassemble cinq grands pays émergents sur le plan économique, à savoir le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud.
Mardi, le groupe a lancé sa Nouvelle banque de développement ( NDB), dont l'un des objectifs est de financer, dans les pays BRICS essentiellement, des travaux d'infrastructures.
Selon Christopher Wood, chercheur rattaché au Programme de développement économique de l'Institut sud-africain des affaires internationales (SAIIA), le lancement de la NDB montre que "des décisions concrètes et audacieuses" seront prises par les chefs d'Etat des BRICS au cours du sommet.
"Le monde entier attend les décisions du sommet sur ce que la banque de développement va financer et sur la manière dont les pays pourront bénéficier de la banque", a indiqué M. Wood à Xinhua.
La NDB, dont la création a été proposée en 2012, aura un capital initial autorisé de 100 milliards de dollars, et son capital initial souscrit de 50 milliards de dollars sera partagé de façon égale entre les cinq membres fondateurs.
"Nous nous attendons à ce que la Nouvelle banque de développement contribue largement à corriger les problèmes qui ont empêché le développement économique dans les pays membres", a ajouté M. Wood.
Les pays en développement se plaignent depuis longtemps du fait que les prêts consentis par les organisations telles que la Banque mondiale soient toujours assortis de conditions.
Outre les questions afférentes à la NDB, le groupe doit aussi discuter d'affaires régionales et mondiales, et de coopération entre puissances économiques.
"Il existe des terrains de convergence entre les membres du BRICS, cela comprend entre autres la lutte contre le terrorisme, la gestion des migrations illégales, et les questions de gouvernance", a déclaré de son côté Alfredo Tjiurimo Hengari, également chercheur au SAIIA.
Bien que le BRICS se soit créé sur la base d'une association économique, la paix et la sécurité seront aussi au centre des discussions lors du sommet, a noté M. Hengari.
"Les précédents sommets BRICS ont consisté à bâtir le groupe, mais à ce sommet-ci ils amènent le processus à un autre niveau en avançant de façon concrète", a souligné M. Wood.