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Etats-Unis : défilé militaire à Washington sur fond de manifestations nationales contre les politiques de l'administration Trump
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(Xinhua/Liu Yanan) |
Le président américain Donald Trump a organisé samedi un défilé militaire à Washington pour marquer le 250e anniversaire de l'armée, auquel ont participé plus de 6.000 soldats, 120 véhicules et un survol aérien.
Le défilé, dont le coût s'élèverait à environ 45 millions de dollars américains, s'est déroulé dans un contexte de manifestations nationales organisées autour du cri de ralliement "No Kings" ("Pas de rois") pour "rejeter l'autoritarisme, la politique favorisant les milliardaires et la militarisation de la démocratie" par l'administration Trump.
"UNE MAUVAISE UTILISATION DE L'ARGENT DES ETATS-UNIS"
"Tous les autres pays célèbrent leurs victoires. Il est grand temps que l'Amérique fasse pareil", a déclaré le président Trump. "Il n'y a aucune force sur terre plus puissante que le cœur courageux des militaires américains, des parachutistes de l'armée ou des Bérets verts", a-t-il affirmé, ajoutant : "L'armée a forgé un héritage de courage inégalé et de sacrifices incommensurables".
La dernière partie du défilé consacrée à la guerre a été une procession tonitruante de 31 minutes réunissant tous les chars lourds, l'artillerie et les hélicoptères sur lesquels l'armée compte pour tout conflit à venir dans un avenir proche. Cela comprend des dizaines d'hélicoptères Black Hawk, toutes les variantes d'artillerie tractée et automotrice, et même le système de roquettes d'artillerie à haute mobilité HIMARS, très convoité par l'Ukraine dans son combat contre la Russie, selon un article de l'Associated Press.
Avec la participation des joueurs de la Ligue nationale de football américain, des compétitions de fitness et des démonstrations, les festivités qui ont duré toute la journée pouvaient paraître exaltantes, mais un sondage de l'Associated Press-NORC Center for Public Affairs Research a suggéré qu'environ six Américains sur dix estimaient que le défilé n'était "pas une bonne utilisation" des fonds publics.
Le défilé a coïncidé avec le 79e anniversaire de M. Trump, sa prise de contrôle de la Garde nationale de Californie et le déploiement des Marines américains pour réprimer les manifestations contre les rafles d'immigrants à Los Angeles, avec quelque 2.000 manifestations organisées dans tout le pays ce jour-là.
Les manifestations à travers le pays appelaient à une opposition non violente à l'administration Trump, a rapporté le Wall Street Journal, notant que "les manifestations, organisées sous le mot d'ordre 'No Kings', reflètent la crainte que M. Trump utilise l'armée pour renforcer son image et faire avancer ses objectifs politiques".
"NOUS VOULONS NOUS MONTRER"
M. Trump est "la force motrice derrière le défilé sur l'avenue de la Constitution à Washington, qui passe derrière la Maison Blanche, et qui comprend une démonstration musclée de 6.600 soldats, de chars Abrams, de véhicules de combat Bradley et d'un hélicoptère Black Hawk", a rapporté Bloomberg News, ajoutant que le coût incluait les dommages potentiels causés aux principales rues du district de Columbia par les chenilles lourdes des chars.
Les Etats-Unis ont célébré leur puissance militaire pour la dernière fois en 1991, après la première guerre du Golfe. Selon les médias, M. Trump souhaite organiser un défilé militaire depuis qu'il a assisté au défilé du 14 juillet à Paris lors de son premier mandat en 2017. Les responsables municipaux de Washington avaient alors averti que les véhicules militaires lourds pourraient endommager les rues de la ville, et le coût de l'opération était devenu un handicap politique.
"Le défilé sur le thème de l'anniversaire du président était en préparation depuis huit ans", a rapporté le quotidien USA Today. Il caressait cette idée depuis avant même sa première investiture. M. Trump a déclaré au Washington Post en 2017 qu'il voulait montrer la puissance militaire américaine lors de défilés à Washington et à New York.
"Nous voulons nous montrer un peu", avait déclaré M. Trump dans un discours prononcé à Fort Bragg, en Caroline du Nord, le 10 juin.