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France/Législatives : tour d'horizon des principaux camps politiques

Xinhua 20.06.2024 08h34

Un sondage montre que ce sont désormais trois principaux blocs qui sont en lice pour les prochaines élections législatives anticipées prévues en France après la dissolution de l'Assemblée nationale par le président Emmanuel Macron.

Selon ce sondage récemment publié par le quotidien économique Les Echos, le Rassemblement national (RN) arriverait en tête du premier tour de scrutin le 30 juin avec 33% des voix, suivi du Nouveau Front populaire (NFP), qui recueille 25% des intentions de vote. La majorité présidentielle est créditée de 20%, puis Les Républicains (LR) suivent avec 7% des suffrages, nettement derrière. Le second tour sera disputé le 7 juillet.

CAMP PRESIDENTIEL : "LUTTER CONTRE LES EXTREMES"

La majorité présidentielle - composée de Renaissance, du MoDem et d'Horizons - s'est mise en ordre de bataille sous la bannière "Ensemble pour la République". La plupart des députés sortants, dont 24 des 35 ministres du gouvernement, sont candidats, à commencer par le Premier ministre Gabriel Attal, qui fait office de chef de file de la majorité.

Nommé chef du gouvernement il y a cinq mois, M. Attal a dévoilé la semaine dernière les premières mesures de son camp, visant notamment à renforcer le pouvoir d'achat des Français de la classe moyenne : baisse des factures d'électricité de 15% dès l'hiver prochain, doublement des véhicules électriques en leasing social, taxe sur les rachats d'actions au profit des classes moyennes et populaires...

"Les programmes présentés par l'extrême gauche et l'extrême droite seraient des catastrophes pour l'économie et pour l'emploi", a-t-il lancé. "Les seuls vrais candidats des classes moyennes sont ceux d'Ensemble pour la République".

Pour "lutter dès le premier tour contre les extrêmes", la majorité présidentielle a décidé de ne pas présenter de candidat dans une soixantaine de circonscriptions "où on sait que ce ne sont pas nos candidats qui seraient les mieux placés pour éviter la victoire des extrêmes. Dans ce cas, on soutient un autre candidat" que le camp présidentiel juge faire partie de l'arc républicain, a indiqué M. Attal.

RN : "NOUS SOMMES PRETS A EXERCER LE POUVOIR"

Peu de temps après l'allocution d'Emmanuel Macron annonçant la dissolution de l'Assemblée nationale, Marine Le Pen a assuré que le RN était "prêt à exercer le pouvoir". "Je ne peux que saluer cette décision qui s'inscrit dans la logique des institutions de la Ve République", s'est réjouie la cheffe du groupe RN, premier groupe d'opposition à l'Assemblée nationale désormais dissoute.

Le président du RN, Jordan Bardella, a fixé comme priorités du programme de son parti "le pouvoir d'achat, la sécurité et l'immigration". Il a ainsi promis la suppression du droit du sol, une loi immigration facilitant les expulsions de délinquants, ainsi que le retour des peines planchers. Le parti d'extrême droite vise aussi une réduction du taux de TVA à 5,5% sur l'énergie et les produits alimentaires. Cette promesse coûterait 24 milliards d'euros par an et va creuser le déficit public, a averti le ministère de l'Economie.

"Je dis aux Français : pour nous essayer, il nous faut la majorité absolue", a toutefois prévenu M. Bardella. Il a ainsi dit qu'il refuserait d'être nommé Premier ministre si son parti n'obtenait pas la majorité absolue. "Je veux être en situation d'agir" sans devenir "un collaborateur du président", a-t-il affirmé.

Le 11 juin, le président de LR, Eric Ciotti, a annoncé son ralliement au RN pour "préserver un groupe puissant à l'Assemblée nationale". Banni par son propre camp, M. Ciotti a investi 62 candidats soutenus par le RN. LR a confirmé pour sa part l'investiture de "près de 400 candidats", dont un candidat contre M. Ciotti.

NFP : L'EXTREME DROITE "N'EST PLUS UNE FATALITE"

Le 13 juin, le Parti socialiste (PS), la France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et les Ecologistes, ainsi que plusieurs autres petits partis de gauche, ont scellé leur accord pour former le Nouveau Front populaire. "Désormais, l'arrivée du Rassemblement national au pouvoir n'est plus une fatalité", selon le communiqué de presse annonçant la naissance de la coalition.

L'ancien président français de gauche François Hollande est désormais candidat dans la première circonscription de Corrèze sous la bannière du NFP pour faire barrage à l'extrême droite, qui "n'a jamais été aussi proche du pouvoir".

Le NFP a préparé "un programme politique de rupture" avec "des propositions concrètes et réalistes", comme l'abrogation de la réforme des retraites, celle de l'assurance-chômage et de la loi immigration, l'indexation des salaires sur l'inflation ou encore l'augmentation du SMIC à 1.600 euros net, "pour que la vie des Françaises et des Français change, vraiment".

Néanmoins, la désignation d'un candidat pour le poste du Premier ministre est un sujet clivant au sein de l'union. Certaines investitures et évictions décidées par LFI ont également fait polémique au sein du parti, mais aussi entre LFI et ses partenaires du NFP. "Trop divisés pour gouverner ?", s'intitule ainsi un débat sur la chaîne Public Sénat après le premier meeting du bloc.

(Web editor: 孙鸿宇, Yishuang Liu)

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