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Comment les Français célèbrent le week-end de la Toussaint en plein reconfinement ?

Xinhua | 02.11.2020 09h17

Ce week-end de la Toussaint s'annonce bien particulier en France puisque depuis vendredi, le pays est de nouveau confiné pour au moins un mois en raison d'une recrudescence brutale de l'épidémie de nouveau coronavirus.

Comment les Français célèbrent Halloween samedi, puis la Toussaint dimanche en plein reconfinement ?

La fête d'Halloween, fête folklorique et païenne traditionnelle d'origine celte célébrée le soir du 31 octobre, veille de la fête catholique de la Toussaint, est principalement l'occasion pour les enfants de se déguiser et d'aller taper aux portes du voisinage pour demander des friandises. Certains foyers français installent également une citrouille transformée en lanterne devant leur maison.

Or, cette année, Halloween est fêté à domicile, comme en témoigne Juliette, une mère de deux enfants. "Mes fils de 6 et 12 ans sont très déçus, ils ont l'habitude de sortir avec les enfants de nos voisins. Nous allons évidemment rester chez nous et j'ai acheté des moules à gâteaux en formes de fantômes et de citrouilles pour qu'on cuisine ensemble. Le but est de garder l'esprit festif malgré la période", a-t-elle confié à Xinhua.

Interrogée sur la façon dont elle a expliqué le nouveau confinement à ses enfants, elle évoque leur soulagement devant le maintien de l'école : "Mon mari et moi leur avons expliqué la vérité, que le virus circule trop vite et que ça permet de protéger les grands-parents avant Noël, car on espère vraiment que nous pourrons fêter Noël en famille. Et quand on leur a dit qu'ils iraient à l'école, ils ont eu l'air rassurés. C'est important pour eux de garder contact avec cet entourage".

Les grands-parents, qui sont parmi les populations les plus fragiles, sont nombreux à souffrir de l'éloignement avec leurs petits-enfants et leurs enfants, notamment pour célébrer la fête de la Toussaint, qui précède normalement un jour de recueillement dans les cimetières en mémoire des ancêtres disparus.

"Nous avions pu garder notre petit-fils il y a quinze jours et nous l'avions vu aux vacances d'été. Nous vivons en zone verte, donc nous avons fait attention mais avec l'annonce du reconfinement, ça va être dur. Nous espérons pouvoir aller nous recueillir au cimetière, mais c'est triste d'être tous seuls, habituellement nous y allons en famille", ont témoigné Jean-Michel et Danielle, qui s'inquiètent beaucoup des fêtes de Noël.

Pour Guy et Claude, un couple de retraité français vivant à Londres, l'annonce du nouveau confinement a perturbé une nouvelle fois leur tentative pour venir rejoindre leurs proches. "La fête de la Toussaint est très importante dans notre famille. Chaque année, nous venons en France pour aller fleurir les tombes de mes ancêtres et nous recueillir à la messe dans l'église de mon village d'enfance", explique Claude, jointe par téléphone.

"Nous n'avons pas pu venir depuis le mois de mars dernier, avec le confinement puis les quarantaines. Nous pensions pouvoir venir ce week-end, mais à nouveau il faut patienter, c'est difficile", avoue-t-elle, se disant également "préoccupée" et "attristée" par l'attaque terroriste qui a visé la communauté catholique jeudi à Nice.

Malgré un climat particulièrement éprouvant, certains font preuve d'une certaine créativité pour contourner les contraintes du confinement, comme l'explique Jean-François qui vit en région parisienne : "Je comptais aller passer le week-end en Charentes, ma région natale, et me rendre au cimetière où sont enterrés mes ancêtres. Je le fais chaque année, c'est important pour moi de me relier à mon ascendance. Pour pallier à cette impossibilité, je me recueillerai dans la nature lors d'une promenade ce week-end, j'ai la chance d'habiter à côté d'un bois".

Si aucune exception n'a été accordée pour célébrer Halloween, qui n'est pas une fête religieuse, le gouvernement a en revanche prévu des allègements de règles pour permettre aux Français de pouvoir notamment se recueillir dans les cimetières lors de la Toussaint.

En effet, si durant le confinement, les commerces non-essentiels sont fermés et les réunions familiales strictement interdites à l'exception des mariages et enterrements en comité restreint, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé vendredi que les fleuristes resteraient ouverts jusqu'à dimanche soir. "Ils ne fermeront pas comme les autres commerces ce soir, mais pourront rester ouverts jusqu'à dimanche soir. Les Français pourront fleurir les tombes de leurs proches", a-t-il dit sur RTL.

Par ailleurs, le week-end de la Toussaint est aussi celui du retour de vacances pour de nombreuses familles françaises. Le Premier ministre Jean Castex a indiqué qu'une tolérance serait accordée à cette occasion "pour que chacune et chacun puisse revenir de son lieu de vacances, pour que les familles puissent s'organiser." En revanche, à partir de lundi, il sera interdit de se déplacer en région et les frontières hors de l'Union européenne seront fermées. La SNCF avait indiqué dès le 28 octobre que les trains circuleraient normalement jusqu'au 1er novembre au soir.

Le nouveau confinement entré en vigueur vendredi est prévu jusqu'au 1er décembre minimum. Le président Emmanuel Macron a expliqué qu'un point serait fait tous les quinze jours pour réévaluer les restrictions en fonction de l'évolution de l'épidémie en France, avec pour objectif de ramener à 5.000 le nombre de cas positifs quotidiens, contre parfois plus de 50.000 actuellement.

(Rédacteurs :孙晨晨, Yishuang Liu)
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