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Des dirigeants et experts chinois et européens appellent à la stabilité et à un engagement renouvelé dans les liens bilatéraux

le Quotidien du Peuple en ligne 28.05.2025 10h47

« Nous, les Européens, continuons de nous engager positivement avec la Chine pour s'assurer que la concurrence et le commerce sont libres, équitables et fondés sur des règles », a déclaré l'ancien Premier ministre français Michel Barnier lors d'une conférence tenue le 21 mai dernier à Beijing. « L'ordre mondial a besoin de stabilité. Nous devons prendre nos décisions indépendamment ».

L'année 2025 marque le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l'Union européenne. Le 14 mai, la délégation du bloc en Chine a organisé une conférence commémorative à Beijing, dont le thème était « encourager l'équilibre, maintenir les engagements, assumer ses responsabilités ».

Jorge Toledo, l'ambassadeur de l'Union européenne en Chine, Li Jian, directeur général des affaires européennes du ministère chinois des Affaires étrangères, Michel Barnier, ancien Premier ministre français et plus de 20 éminents chercheurs et représentants du secteur public des deux parties ont assisté à l'événement, échangeant des opinions sur des questions telles que le commerce bilatéral, la géopolitique et le développement vert.

Dans un contexte de tensions commerciales, d'augmentation de l'instabilité géopolitique et de résurgence du protectionnisme et de l'unilatéralisme, la position de l'Union européenne envers la Chine à ce moment pivot a attiré une énorme attention au forum.

« L'économie mondiale - et l'ordre mondial – ont besoin de stabilité », a souligné M. Barnier dans son discours d'ouverture. « Ce qui compte vraiment, c'est ce que feront les Européens et ce que feront les Chinois ». Il a ajouté que le commerce sino-européen reste fort, la Chine étant l'un des plus grands partenaires commerciaux de l'Union européenne. « Notre commerce bilatéral dépasse désormais deux milliards d'euros par jour et 85% du commerce mondial se déroule en dehors des États-Unis ».

Le professeur Cui Hongjian, directeur du Centre de l'Union européenne et des études de développement régional à l'Université des études étrangères de Beijing, a fait écho à ce point de vue, notant que les relations sino-européennes devraient être enracinées dans leur signification bilatérale irremplaçable. Il a également souligné l'importance du partenariat pour soutenir le multilatéralisme et relever les défis mondiaux, ainsi que la « symbiose économique » unique et le « partenariat civilisationnel » qui sous-tendent les liens entre les deux parties.

De son côté, Gunnar Wiegand, professeur invité au College of Europe, Bruges et Sciences PO, a déclaré à China News Network que au cours des cinq dernières décennies, « les Européens et les Chinois ont appris à travailler ensemble sur de nombreuses questions complexes - non seulement celles directement liées à la prospérité et au commerce, mais également sur le changement climatique, la biodiversité, la sécurité alimentaire, l'assistance humanitaire et la coopération liée au climat dans les pays tiers », notant que le commerce entre l'Union européenne et la Chine est passé de 2 milliards d'euros par an en 1975 à plus de 2 milliards d'euros par jour aujourd'hui, illustrant la profondeur et le dynamisme de leur coopération.

Dans le même temps, des préoccupations concernant les déséquilibres commerciaux ont également été soulevées lors du forum. Marjut Hannonen, chef de la section commerciale de la délégation de l'Union européenne en Chine, a ainsi noté que l'excédent commercial de la Chine avec le bloc a augmenté de 39% d'une année sur l'autre en avril seulement, et certaines entreprises européennes ressentent la pression de la concurrence.

En réponse, le professeur Ding Chun, doyen du Centre pour les études européennes de l'Université Fudan, a observé qu'après plus de quatre décennies de réforme et d'ouverture, la Chine est parvenue à un développement économique important et une modernisation structurelle de la fabrication. « Lorsqu'une puissance commerciale passe de l'industrie au commerce intra-industrie, la concurrence est inévitable », a-t-il déclaré. « Mais une concurrence équitable est à la fois naturelle et nécessaire. Ce qui compte, c'est la façon dont nous construisons des cadres qui gèrent ce genre de concurrence de manière constructive ». Il a également mis en évidence les progrès récents dans les dialogues bilatéraux, notant la poursuite des négociations au niveau technique à la suite du vote du Conseil européen sur les véhicules électriques. « Même les petits pas dans ce sens sont bénéfiques pour les deux parties », a-t-il souligné.

Dans le même temps, malgré les incertitudes externes, les investissements étrangers en Chine restent résilients. Elisa Hörhager, représentante en chef de la Fédération des industries allemandes (BDI) en Chine, a ainsi noté que les entreprises européennes ne se sont pas retirées en masse. « Les entreprises votent avec leurs pieds - et elles investissent toujours », a-t-elle déclaré. « En fait, différentes chambres de commerce faisant des services ici montrent que les entreprises choisissent même de renforcer leurs investissements - je dirais qu'il existe un moyen de bénéficier de ces avantages que la Chine possède d'une manière qui renforce également les intérêts économiques que nous avons en Europe ».

« La coexistence entre la concurrence et la coopération est un signe de maturité dans les relations économiques bilatérales », a ajouté le professeur Ding. « Plutôt que de politiser ou sécuritiser les problèmes commerciaux, les deux parties doivent plutôt rester concentrées sur la résolution des problèmes concrets par le dialogue et la négociation, la sauvegarde conjointe du système commercial multilatéral et la stabilité des chaînes industrielles et d'approvisionnement mondiales ».

(Web editor: 实习生2, Yishuang Liu)

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