Page d'accueil>>Économie

L'agriculture tropicale, nouveau terrain fertile de la coopération sino-africaine

Xinhua 30.05.2025 08h41

Sous un soleil doux tamisé par les palmes élancées des cocotiers, des visages venus du continent africain se tournent vers les plantations expérimentales de Hainan. Dans cette province tropicale du sud de la Chine, les champs ne sont pas seulement cultivés, ils sont transformés en salles de classe à ciel ouvert.

Ces derniers jours, plusieurs dizaines d'experts, de responsables agricoles et de techniciens venus de pays africains ont pris part à un programme de formation organisé par l'Académie des sciences agricoles tropicales de Chine (Chinese Academy of Tropical Agricultural Sciences, CATAS), dans le but de renforcer les capacités de coopération sino-africaine en matière d'agriculture tropicale.

La session portait sur les techniques de culture, de transformation et de valorisation de produits agricoles tropicaux tels que le manioc, la noix de coco, la canne à sucre ou encore le palmier à huile. Les participants ont assisté à des ateliers de démonstration sur le terrain, visité des exploitations locales et découvert les derniers équipements agricoles développés en Chine.

Elizabeth Atieno Ngare, directrice au gouvernement du comté de Mombasa, au Kenya, a indiqué que cette formation lui a été particulièrement bénéfique. Elle a souligné que, malgré l'abondance des récoltes et des produits agricoles, le manque de mécanisation limitait fortement leur valorisation, une grande partie des produits restant inutilisés. Elle a estimé que ce type de coopération était essentiel pour progresser.

Les technologies de transformation ont suscité un vif intérêt chez les participants.

Jaenee Ramdhun, responsable du soutien à l'agriculture au ministère mauricien de l'Agro-industrie, a estimé que la transformation des produits à base de noix de coco, comme l'eau, la pulpe ou encore la fibre, représentait une innovation encore absente dans son pays.

Elle a exprimé le souhait de transférer ces technologies aux agriculteurs mauriciens, par le biais de formations, tout en espérant un renforcement de la coopération, notamment en matière d'équipements.

De son côté, Emmanuel John Namasa, inspecteur au ministère ougandais de l'Agriculture, a estimé que l'avenir s'annonçait prometteur, à condition d'une volonté commune. Il a ajouté que les pays africains avaient besoin d'assistance technique, d'un meilleur accès aux semences et d'un renforcement des capacités humaines. Selon lui, la Chine joue un rôle central dans ce processus.

Rania Abdelfattah Elsayed Abdelzaher, chercheuse à l'Institut de recherche en horticulture de l'Egypte, a affirmé que de nombreux objectifs de développement agricole ne pourraient être atteints sans le soutien de la Chine. Elle a insisté sur l'importance d'une coopération dans les domaines de la sécurité alimentaire, des semences, de l'irrigation et de la résilience face au changement climatique.

La Chine entretient une coopération agricole de longue date avec l'Afrique. Ces dernières années, cette coopération s'est intensifiée, en particulier dans le cadre de l'initiative "Ceinture et Route" et du Forum sur la coopération sino-africaine. A ce jour, la CATAS a mis en œuvre plus de 50 projets de coopération agricole en Afrique, pour un investissement total de plus de 70 millions de yuans.

En 2023, la CATAS a lancé un plan visant à améliorer le rendement du manioc dans plusieurs pays africains. Ce projet repose sur l'introduction de variétés à haut potentiel, la modernisation des techniques de culture et la promotion de la mécanisation adaptée aux conditions locales. Les premières données recueillies font état d'une nette augmentation de la productivité dans certaines zones pilotes.

Li Jihua, vice-président de la CATAS, a indiqué que le développement des compétences humaines était au cœur de l'action de l'institution. Il a précisé que la Chine souhaitait partager son expérience en matière de sélection variétale, de gestion phytosanitaire, de transformation des produits agricoles et de développement des chaînes de valeur. Selon lui, les programmes de formation visent à créer des experts locaux capables d'impulser des changements durables dans l'agriculture de leurs pays.

(Web editor: Ying Xie, Yishuang Liu)

À lire aussi :