La Chine s'est engagée dans un gigantesque processus de transformation économique intérieure et les dirigeants chinois font du bon travail dans ce sens, a déclaré l'ancien Premier ministre australien Kevin Rudd.
Les responsables chinois ont choisi de ne pas gonfler artificiellement le taux de croissance lorsque la transformation de l'économie a abouti à une réduction du taux de croissance comme cela avait été prévu, a expliqué à Xinhua M. Rudd lors d'un événement organisé à New York pour marquer son investiture en tant que président d'une nouvelle institution, l'Asia Society Policy Institute.
La réduction des taux de croissance évoquée par M. Rudd fait référence au taux de croissance de 7,4% en glissement annuel de la Chine en 2014, le taux de croissance le plus bas depuis 1990, qui a soulevé des inquiétudes à l'étranger concernant le développement économique de la seconde puissance économique mondiale.
La Chine entreprend une réforme très profonde pour passer d'un modèle économique fondé sur la production à forte intensité de main-d'oeuvre et axé sur l'exportation, à un modèle reposant sur l'innovation, les services, l'urbanisation et la consommation privée, a déclaré M. Rudd, qui a été Premier ministre australien pendant deux mandats et a dirigé son pays à travers la crise financière mondiale de 2008.
Les remarques de M. Rudd ont fait écho au discours prononcé par le Premier ministre chinois Li Keqiang lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial en janvier dernier à Davos, en Suisse. M. Li avait alors affirmé que l'économie chinoise était "entrée dans un état de nouvelle normalité" avant d'ajouter que la croissance de l'économie chinoise était passée d'une vitesse élevée à une vitesse moyenne à élevée. Le Premier ministre avait également indiqué que le développement devait passer d'un niveau bas à moyen à un niveau moyen à élevé.
"Le gouvernement chinois a élaboré un plan pour transformer l'ancien modèle économique et de nombreux obstacles se trouveront sur sa route, mais je suis convaincu que la transformation économique de la Chine prend la bonne direction", a affirmé M. Rudd.
Cette transformation est d'autant plus difficile pour la Chine que les marchés mondiaux se trouvent "dans un état non seulement de fragilité, mais carrément de récession et de déflation", a ajouté M. Rudd.
L'ancien Premier ministre a cité l'Europe à titre d'exemple en affirmant qu'historiquement, l'Europe avait été un marché puissant pour la Chine et avait soutenu la performance économique du pays dans le domaine de la fabrication, mais que l'économie régionale avait été faible et négative ces sept ou huit dernières années.
"L'économie chinoise est fondamentale par le rôle qu'elle joue dans la région et dans le monde et elle est également essentielle pour le bien-être du peuple chinois", a-t-il conclu.