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Une étude recueille les histoires orales des victimes des attaques terroristes en Chine

le Quotidien du Peuple en ligne 22.01.2024 15h00

Les études sur les attaques terroristes en Chine se sont principalement concentrées sur les assaillants, les survivants aux prises avec des traumatismes permanents peu étudiés et ayant cruellement besoin de l'attention des universitaires et du public, a déclaré le 18 janvier un chercheur étudiant les efforts de lutte contre le terrorisme de la Chine.

« Ce sont aussi des héros, des héros méconnus », a souligné Zheng Liang, professeur de journalisme à l'Université Jinan de Guangzhou, capitale de la province du Guangdong (sud de la Chine). « Ils ont refusé de se laisser abattre. Ils ont essayé de se relever. Ils ont essayé de continuer leur vie ». Il a lancé il y a trois ans un projet visant à documenter les histoires orales des survivants des atrocités terroristes dans des endroits tels que la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine) et Beijing au début des années 2010.

Le 18 janvier, son équipe a publié un rapport basé sur des entretiens en face-à-face avec des victimes du terrorisme lors d'un séminaire sur le campus universitaire. Intitulé « Victimes et survivants du terrorisme en Chine : une histoire orale », ce rapport était le premier du genre en Chine.

« Depuis 2020, j'ai utilisé mes relations personnelles pour retrouver ces personnes", a expliqué Zheng Liang, directeur de l'Institut pour la communication et la gouvernance des frontières de l'université. « Nous localisons une personne, et grâce à cette victime particulière, nous finissons par en rencontrer d'autres. En termes académiques, cela s'appelle l'échantillonnage boule de neige ».

Précisant que l'équipe a interrogé plus de 60 victimes au cours des trois dernières années et rassemblé plus d'un million de caractères chinois de transcriptions et 90 heures de clips audio et vidéo, il a noté que cette tâche a non seulement été difficile physiquement – étant donné que les personnes interrogées étaient dispersées à travers le Xinjiang, qui représente environ un cinquième du territoire chinois – mais aussi psychologiquement difficile.

« Ils nous ont fait découvrir leurs expériences traumatisantes, et nous avons ressenti la même chose avec eux : leurs douleurs et leurs angoisses et leur refus d'accepter le fait qu'ils ont perdu leurs proches », a-t-il déclaré. « Ils nous ont dit qu'ils ne pouvaient pas dormir la nuit car lorsqu'ils fermaient les yeux, leurs proches apparaissaient. Nous avons subi un certain niveau de traumatisme en écoutant sans cesse toutes leurs histoires ».

Selon M. Zheng, la plupart de ses personnes interrogées avaient du mal à accepter ce qui s'était passé et pourquoi la tragédie leur était soudainement arrivée. « Ils étaient innocents », a-t-il souligné. « Les terroristes ont entraîné tous ces innocents dans cet événement, leurs voix méritent donc d'être entendues ».

Il a également dit que l'étude aidera le public chinois et le monde extérieur à mieux comprendre ce qui est arrivé aux survivants il y a plus de dix ans et à mieux comprendre les efforts antiterroristes de la Chine, ajoutant que l'approche chinoise de lutte contre le terrorisme – qui comporte de multiples facettes, allant des efforts de lutte contre la pauvreté aux projets visant à créer des emplois locaux et à promouvoir la scolarisation des jeunes enfants – s'attaque à la cause profonde du terrorisme.

(Web editor: 孙鸿宇, Yishuang Liu)

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