Dernière mise à jour à 08h31 le 01/09
Au rythme du flamenco et en frappant dans ses mains, François Boissière apporte quelques touches sur le papier traditionnel chinois. Il danse et peint, à son gré. Et sa peinture, qui montre un paysage évoquant le nomadisme, possède les caractères à la fois oriental et occidental.
Le peintre français, âgé de 60 ans, et son épouse chinoise, Yu Shuo, ont récemment publié un livre intitulé "Pinceau nomade". Fan Di'an, directeur du Musée des beaux-arts de Chine à Beijing, décrit les oeuvres de M. Boissière comme étant imprégnées des cultures de l'Orient et de l'Occident. Et le pinceau incarne le "nomadisme", selon lui.
Pour François Boissière, le nomadisme n'est pas seulement une notion géographique, mais il est aussi philosophique et poétique. Il est l'un des rares artistes occidentaux à comprendre l'essence de la peinture chinoise.
"Les peintures chinoises présentent en apparence deux couleurs, à savoir le blanc et le noir. Mais en fait, elles sont colorées, comme le bleu-vert présent dans un vers : "Le ciel bleu-vert, et la terre jonchée de fleurs jaunes". Et le noir n'est pas simplement noir", a-t-il cité, lors d'une interview exclusive accordée à l'Agence de presse Xinhua (Chine nouvelle).
M. Boissière a vécu dans la région du plateau, dans le nord de la province du Shaanxi, berceau de la civilisation chinoise. Il a appris auprès de peintres, qui sont également des paysans. "Il connaît quatre mots en chinois pour décrire la couleur rouge : "zhu", "dan", "chi", "hong", qui indiquent des paysages différents et donnent un sens différent", a ajouté Yu Shuo, l'épouse du peintre.
Aujourd'hui, beaucoup de peintres occidentaux ont commencé à utiliser le pinceau traditionnel chinois. Aux yeux de M. Fan, en revanche, peu de personnes ont réussi comme François Boissière à intégrer parfaitement l'expression du "vide" à l'art abstrait occidental.