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La coopération Chine-Afrique stimule le développement durable dans la région du lac Victoria

Xinhua 27.03.2025 08h40

En tant que plus grands lacs d'eau douce en Chine et en Afrique, respectivement, le lac Poyang et le lac Victoria ont été témoins d'une collaboration transcontinentale pour le développement durable et la préservation écologique.

Ces dernières années, la province chinoise du Jiangxi, où se trouve le lac Poyang, a renforcé sa coopération avec le Kenya, la Tanzanie et d'autres pays riverains du lac Victoria. En partageant leur expertise en matière de gestion des lacs, la province et ses partenaires ont donné un nouvel élan aux efforts déployés par la Chine et l'Afrique en vue d'une modernisation respectueuse de l'environnement.

COLLABORATION TRANSCONTINENTALE

Dans la communauté kenyane de Tanyoka, située sur la rive nord-est du lac Victoria, les méthodes de cuisson traditionnelles ont cédé la place à des fourneaux en argile économes en énergie. Introduits par des experts chinois de la province du Jiangxi, ces fourneaux augmentent le rendement énergétique de 50%.

Fabriqués à partir de matériaux locaux, ils sont faciles à produire et offrent aux habitants la possibilité de générer des revenus supplémentaires grâce à la vente.

L'adoption de ces poêles a été bénéfique pour la communauté. La réduction de la consommation de bois de chauffage contribue à la conservation des forêts et allège le fardeau des femmes et des enfants qui ramassent traditionnellement du bois.

"Depuis que nous cuisons nos aliments avec ces fourneaux, nous n'avons pas connu de graves épidémies de choléra ces dernières années", a déclaré Elsa Anyango, secrétaire adjointe de la communauté de Tanyoka.

Xu Weimin, chef du comité du Parti communiste chinois dans l'Académie de recherche sur la civilisation écologique du Jiangxi, qui a visité la région du lac Victoria l'année dernière, a déclaré que le lac était confronté à des défis similaires à ceux rencontrés autrefois par le lac Poyang, notamment l'érosion des sols et la dégradation des zones humides.

Le lac Victoria est le principal réservoir du Nil, tandis que le lac Poyang est relié au fleuve Yangtze. Ces deux lacs sont des sources d'eau vitales, qui alimentent des millions de personnes et constituent des habitats pour une faune variée.

Ces dernières années, avec le soutien d'organisations telles que le projet Global South-South Development Center et le Fonds d'affectation spéciale Perez-Guerrero des Nations Unies, les lacs Poyang et Victoria, tous deux membres du Réseau des lacs vivants, ont uni leurs forces pour relever ces défis communs.

CONNAISSANCES PARTAGEES, APPROCHES ADAPTEES

La collaboration a facilité l'échange de connaissances entre la province du Jiangxi et les pays entourant le lac Victoria, notamment l'Ouganda, la Tanzanie et le Kenya.

Les initiatives comprennent des programmes de formation à la culture de produits à forte valeur ajoutée tels que les tomates, les poivrons et les concombres ; la promotion de pratiques écologiques telles que l'intégration de l'élevage de canards dans les rizières pour lutter contre les parasites et les mauvaises herbes, réduisant ainsi l'utilisation de pesticides ; et la démonstration de la fermentation de biogaz et de la production d'énergie solaire pour fournir des solutions d'énergie propre.

Les experts chinois ont partagé les stratégies utilisées avec succès pour la restauration du lac Poyang et les ont adaptées aux conditions spécifiques du bassin du lac Victoria.

A Homa Bay, sur les rives du lac Victoria, des essais d'agriculture durable sont en cours. Eric Ochieng, président du groupe de jeunes de KAMSER Shoreline, et plus de 30 membres, pratiquent la culture biologique de légumes, de canne à sucre et de légumineuses sous la direction de spécialistes chinois de l'agriculture.

"En évitant les engrais chimiques, nous réduisons la pollution des nutriments dans le lac. Les pratiques agroforestières aident à prévenir l'érosion des sols et nos produits biologiques obtiennent de meilleurs prix", explique M. Ochieng. "Nous avons confiance en l'agriculture biologique, car ces modèles ont fait leurs preuves au lac Poyang."

Conscients de la nécessité de trouver des solutions locales, les experts chinois ont adapté leurs approches au contexte du lac Victoria. Envisageant dans un premier temps des plans globaux de gestion des bassins versants, ils ont revu leurs stratégies en découvrant les limites des données de télédétection, des équipements de surveillance de l'environnement et de la coordination transfrontalière.

En se concentrant sur des initiatives "modestes, mais efficaces", la province du Jiangxi a fourni un financement et un soutien technique à des projets communautaires tels que l'amélioration des installations sanitaires, la collecte des eaux de pluie, le reboisement et les pratiques agricoles durables. Les programmes de formation ont été étendus au-delà des fonctionnaires pour inclure les organisations environnementales et les membres de la communauté.

De retour au lac Victoria après cinq ans, Mao Yuting, chercheuse associée à l'Académie de recherche sur la civilisation écologique du Jiangxi, a constaté les progrès accomplis : les restaurants ont installé des systèmes de biogaz pour utiliser les déchets de cuisine comme combustible, et les habitants ont planté des arbres fruitiers tels que des mangues, des papayes et des bananes, tout en pratiquant l'aviculture, des pratiques qui rappellent celles de la région du lac Poyang.

FAIRE PROGRESSER ENSEMBLE LE DEVELOPPEMENT VERT

Malgré l'abondance des populations d'abeilles en Afrique, les rendements en miel restent faibles en raison de difficultés techniques. Des experts chinois ont fourni des conseils sur les techniques d'apiculture afin d'améliorer la production de miel sur le continent.

He Xujiang, chercheur en sciences et technologies animales à l'Université agricole du Jiangxi, a mis l'accent sur l'importance de collaborer avec ses homologues africains pour relever des défis tels que les infestations par la fausse teigne de la cire et pour faciliter les possibilités de formation.

"Nous maintenons des contacts étroits avec la région du lac Victoria, afin d'aider les apiculteurs africains à augmenter considérablement leur production", a-t-il dit.

Balbina Andrew, directrice exécutive de l'organisation de protection de l'environnement Nourish Africa dans la région de Mwanza en Tanzanie, a souligné la richesse des méthodes de développement durable issues de la région du lac Poyang.

"Ce que nous avons appris englobe à la fois des outils de conservation écologique et des stratégies de promotion du développement et d'amélioration des moyens de subsistance", a-t-elle déclaré, ajoutant que le partenariat entre les deux lacs a été reconnu comme un modèle de coopération Sud-Sud par les Nations Unies.

Godfrey Ogonda, directeur des Amis du lac Victoria au Kenya, a exprimé l'espoir de voir se poursuivre les projets conjoints, affirmant que le développement durable de la région du lac Victoria passait par l'encouragement des initiatives communautaires locales.

L'histoire de ce partenariat se poursuit. Liu Bing, directeur adjoint de la Commission du développement et de la réforme du Jiangxi, a déclaré que la province continuerait à approfondir la coopération entre les régions du lac Poyang et du lac Victoria, et à progresser conjointement vers une modernisation verte et durable.

(Web editor: Ying Xie, Yishuang Liu)

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