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Le Moyen-Orient se tourne vers la Chine en quête de développement et d'opportunités

Xinhua | 21.01.2016 08h08

Depuis bien trop longtemps, certains pays du Moyen-Orient sont aux prises avec des massacres et des troubles violents qui ont pour nom guerre civile en Syrie et au Yémen, lutte contre l'Etat islamique et exode massif de réfugiés.

Beaucoup d'entre eux, qui tentent de se réformer et de changer, ont un besoin urgent de stabilité politique et de croissance économique dynamique.

Les experts pensent qu'en tant qu'un des moteurs principaux de la croissance économique mondiale, la Chine pourrait partager avec eux ses expériences réussies en matière de développement et leur procurer de réelles opportunités dans le cadre d'une coopération mutuellement bénéfique.

LES OPPORTUNITES CHINOISES

Les accomplissements passés de la Chine et les fruits de sa coopération avec le Moyen-Orient pourraient offrir une alternative aux habitants de cette région, leur apportant des bénéfices et un avenir prometteur, souligne Liu Baolai, ancien ambassadeur de Chine aux Emirats arabes unis et en Jordanie.

Ces dernières décennies ont été marquées par la solide croissance chinoise, qui a attiré l'attention des pays du Moyen-Orient, pour l'essentiel des pays en développement qui partagent les mêmes buts et objectifs que Beijing.

Pour Xue Qingguo, directeur de l'institut d'arabe à l'Université des langues étrangères de Beijing, les pays du Moyen-Orient peuvent apprendre trois choses de la Chine : emprunter une voie de développement adaptée aux caractéristiques de chaque pays, gérer adéquatement les relations au moyen de réformes, de stabilité et de développement et, enfin, surmonter les différends pour le plus grand profit des pays et de leurs peuples.

"Le Moyen-Orient a grandement besoin de coopération en matière de construction d'infrastructures et de renforcement des capacités. La Chine y est prête. De plus, les ressources énergétiques et les marchés de la région pourraient également profiter à la croissance chinoise", poursuit-il.

Avec son marché énormes, ses capitaux, sa formation de talents de haut niveau et ses systèmes éprouvés pour attirer les investissements étrangers, la Chine peut réellement être profitable à ses partenaires de coopération, pense M. Liu.

"Le potentiel illimité dans les domaines de l'industrie, de l'énergie, de l'attribution de marchés, de la technologie et du tourisme montre que le Moyen-Orient a réellement besoin de coopérer avec la Chine", poursuit-il.

Yao Kuangyi, ancien ambassadeur de Chine en Turquie, partage l'avis de M. Liu. Pour lui, la Chine a déjà un long passé avec ces pays en matière de coopération dans le domaine des capacités de production, posant les fondations solides d'un développement futur.

"La Chine et le Soudan ont lancé des projets de coopération dans l'exploration pétrolifère dès 1995, ce qui a créé plus de 80.000 emplois locaux", rappelle-t-il.

Ces projets sino-soudanais ont donné l'exemple d'une coopération caractérisée par des bénéfices mutuels, note M. Yao, ouvrant la voie à une coopération en matière de capacités de production avec d'autres pays de la région.

PERSPECTIVES POUR UN DEVELOPPEMENT COMMUN

Le fait que la première tournée à l'étranger du président chinois Xi Jinping en 2016 l'emmène en Arabie saoudite, en Egypte et en Iran met en relief l'importance stratégique que Beijing attache à la région.

Lors de cette tournée très attendue, la première du genre effectuée par un haut dirigeant chinois dans la région depuis le début des troubles il y a plus de cinq ans, l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" sera au cœur des discussions.

Khald Abdle Khaliq, un expert au Centre Ahram pour les études politiques et stratégiques (ACPSS) au Caire, fait partie de ceux qui croient que la visite du président Xi pourra se traduire par des accords sur la mise en place de stratégies de développement.

Selon lui, les pays du Moyen-Orient accueillent chaleureusement l'initiative "la Ceinture et la Route", l'Arabie saoudite et l'Egypte ayant notamment exprimé leur volonté de restructurer leurs ports et routes dans le cadre de ce méga-projet.

De surcroît, cette initiative pourrait résoudre le chômage chronique en fournissant de nombreuses opportunités d'emploi dans la région, en créant une base solide pour la coopération sino-arabe et en préparant le terrain pour promouvoir davantage une coopération bilatérale déjà forte, ajoute-t-il.

M. Yao partage l'idée que la visite de M. Xi pourrait renforcer plus encore l'initiative "la Ceinture et la Route", ajoutant que "la construction d'infrastructures, l'industrie manufacturière haut de gamme, les industries à forte intensité de main-d'œuvre et le secteur financier constituent les quatre aspects majeurs où les deux parties mènent une coopération ouverte et égale".

Les grands projets concernent les chemins de fer à grande vitesse, la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (BAII), les satellites, l'électricté nucléaire, les nouvelles énergies et le Fonds de la Route de la soie, énumère-t-il.

Pourtant, les troubles dans lesquels la région a été plongée l'année dernière se sont aggravés, ayant des conséquences directes et indirectes sur un nombre croissant de pays. Beaucoup doutent que la région puisse offrir un bon environnement à une coopération bilatérale.

Zhu Weilie, spécialiste du Moyen-Orient à l'Université des études internationales de Shanghai, exhorte le Moyen-Orient à réduire les risques sécuritaires et à parvenir à un règlement politique à long terme afin de mettre fin au plus vite aux conflits et guerres.

Une suggestion conforme au "Document de la politique de la Chine à l'égard des pays arabes", publié peu avant la tournée du président Xi au Moyen-Orient. Ce texte réitère l'engagement de la Chine à promouvoir la paix et la stabilité dans la région et à trouver une solution politique aux épineux problèmes régionaux.

(Rédacteurs :Yishuang Liu, Guangqi CUI)
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