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RDC : un an après le lancement, la rocade de Kinshasa incarne la coopération sino-africaine sur le terrain

Xinhua 01.07.2025 09h33

Depuis les terres rouges du sud-ouest de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), une large artère urbaine à quatre voies fend les collines, traverse villages et quartiers pour rallier, à l'est, l'aéroport international de N'djili. Ce chantier titanesque, confié à une entreprise chinoise, incarne bien plus qu'un simple projet routier : il trace les contours d'une nouvelle urbanité.

Le projet de la rocade de Kinshasa, longue de quelque 72 kilomètres, se divise en deux tronçons, sud-ouest et sud-est, mis en œuvre de manière progressive. Le 22 juin 2024, le président congolais Félix Tshisekedi, monté à bord d'un chargeur sur pneus, en a posé la première pierre. Un an plus tard, l'infrastructure prend forme avec une silhouette déjà reconnaissable.

Le 26 mai 2025, le lancement du revêtement en asphalte sur l'ensemble du tracé a marqué l'entrée du projet dans une phase d'accélération. Selon les prévisions, l'ensemble de la rocade devrait être achevé et mise en service d'ici fin 2028.

"Ce n'est pas une route ordinaire", a souligné Nico Nzau Nzau, directeur général de l'Agence congolaise des grands travaux. "Elle constitue une véritable artère vitale pour le futur développement de Kinshasa". Une fois achevée, la rocade permettra de desserrer l'étreinte du centre-ville sur la dynamique urbaine et d'ouvrir la voie à un développement plus équilibré.

Kinshasa compte aujourd'hui près de 18 millions d'habitants. D'après la Banque mondiale, cette population pourrait atteindre les 30 millions à l'horizon 2030, faisant de la capitale congolaise l'une des plus grandes métropoles africaines. Malgré une croissance démographique rapide, les connexions entre le centre de Kinshasa et sa périphérie sud sont longtemps restées lacunaires, provoquant embouteillages et retards quotidiens.

Pour de nombreux Kinois, les effets du projet se font déjà sentir. "Avant, il fallait parfois des heures pour livrer mes marchandises au marché. Aujourd'hui, même si la route n'est pas encore terminée, on circule déjà mieux", a raconté Mireille, vendeuse de fruits à Mont-Ngafula. "C'est comme si la ville s'ouvrait vers nous".

"Nous ne construisons pas seulement une route, mais nous ouvrons un futur pour Kinshasa", a affirmé Pang Long, directeur général de la Société d'infrastructures sino-congolaise, entreprise en charge des travaux.

Les travaux n'ont pas été sans défis : zones marécageuses, relief accidenté, pluies intenses en saison humide (...) Malgré cela, les équipes techniques chinoises ont tenu un rythme soutenu.

Plébiscitée par les autorités congolaises, la rocade s'impose déjà comme un modèle structurant pour les futures infrastructures nationales.

"Là où la route passe, le développement suit". Cette phrase revient souvent sous la plume ou dans les discours d'Alexis Gisaro Muvuni, ministre d'Etat en charge des Infrastructures et des Travaux publics. Pour lui, les coopérations sino-congolaises dans le domaine des infrastructures contribuent à améliorer l'interconnexion routière du pays et offrent aux populations de réelles perspectives économiques.

Les tronçons nord-ouest et nord-est de la rocade figurent déjà dans les plans d'extension. A terme, un véritable "anneau périphérique" complet devrait voir le jour, accompagnant l'étalement urbain, désengorgeant les axes historiques et redéfinissant les polarités de la capitale.

Pour Lu Heyou, président du groupe China Railway Resources, l'un des initiateurs du projet, la rocade de Kinshasa n'est pas seulement un ouvrage de transport. Elle constitue, selon lui, un exemple vivant du savoir-faire chinois, une concrétisation de la coopération sino-africaine, et un jalon important dans l'approfondissement des relations sino-congolaises.

Au-delà des kilomètres d'asphalte, la rocade de Kinshasa est le reflet d'une vision partagée entre la Chine et la RDC : celle d'un développement inclusif, durable et souverain. A travers ce projet, la coopération sino-africaine démontre qu'elle peut produire des résultats concrets, visibles et porteurs d'avenir. Là où la route passe, naissent aussi des liens, des savoirs, et l'espoir d'un destin commun.

(Web editor: 实习生2, Yishuang Liu)

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