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La coopération sino-africaine alimente l'industrialisation en Afrique
Les réseaux portuaires couvrent tout le continent, les panneaux solaires scintillent sous le soleil et les parcs industriels sont en pleine effervescence : ce tableau dynamique illustre l'évolution de la coopération industrielle sino-africaine.
Alors que les deux parties œuvrent de concert pour poser les fondations du développement, notamment la "connectivité matérielle" dans les infrastructures et la "connectivité immatérielle" dans la formation des talents, l'industrialisation émerge comme un moteur puissant de la modernisation de l'Afrique.
En mai, les autorités camerounaises ont inauguré la deuxième phase du port en eau profonde de Kribi, dans le sud du pays, soulignant que cette nouvelle infrastructure maritime ouvrait de nouveau horizons au développement économique de ce pays d'Afrique centrale. Construit par China Harbor Engineering Company Ltd. (CHEC), le port de Kribi est le premier port en eau profonde du Cameroun et le plus important de la région d'Afrique centrale.
Kribi a connu une transformation remarquable, selon Patrice Melom, directeur général de l'Autorité portuaire de Kribi. Auparavant, le port de Douala ne pouvait accueillir que des navires inférieurs à 10.000 tonnes, mais désormais, l'accostage de navires de 100.000 tonnes est la norme, a-t-il ajouté.
Depuis l'achèvement de la première phase par CHEC en 2018, le trafic de marchandises du port de Kribi a enregistré une croissance moyenne de 22% par an, attirant plus de 60 entreprises et créant plus de 6.000 emplois. Avec deux nouveaux quais désormais opérationnels, la capacité annuelle de manutention du port a atteint 4,5 millions de tonnes, consolidant son rôle de hub central pour l'exportation de matières premières comme le minerai de fer et le cacao.
Les ports redessinent les économies régionales. Les produits de l'usine de céramique Keda Cameroon, à environ 60 km du port, peuvent être expédiés vers les pays voisins dans les 48 heures suivant leur fabrication.
Le modèle d'intégration port-industrie-ville gagne du terrain en Afrique. Sur la péninsule de Lekki, au Nigeria, le port en eau profonde de Lekki, premier du genre construit par CHEC, forme avec la zone de libre-échange conjointe un écosystème synergique.
Chen Ze, directeur général de la division Afrique centrale de CHEC, estime que le développement coordonné des infrastructures et des parcs industriels est "la clé pour transformer les flux ponctuels en installations durables".
Lors du Sommet de Beijing 2024 du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), la Chine a réaffirmé son soutien à l'Union africaine (UA) dans ses efforts pour accélérer l'intégration régionale et le développement économique.
Depuis la création du FCSA il y a 25 ans, les entreprises chinoises ont orchestré la construction et la modernisation de plus de 10.000 km de voies ferrées, près de 100.000 km de routes, près de 1.000 ponts et environ 100 ports en Afrique. Ces projets ont accéléré la modernisation des infrastructures des pays africains et favorisé la connectivité et le développement économique coordonné.
FORMATION DES TALENTS
Dans la ville angolaise centrale de Huambo, Tomas Dinis, 20 ans, écoute son instructeur expliquer le fonctionnement des composants mécaniques au CINFOTEC, le Centre intégré de formation technologique offert par la Chine. Le jeune homme fait partie des 76 étudiants du programme de mécatronique de l'Institut technologique Angola-Chine. Après un an et demi de cours et d'études en langue chinoise, il espère obtenir une formation avancée et un stage en Chine.
"J'adore la mécanique depuis mon enfance. Je vois souvent des produits électroniques chinois sur les réseaux sociaux, cela m'impressionne profondément. Lorsque j'ai appris qu'il y avait une possibilité d'étudier en Chine, je me suis inscrit immédiatement", a confié l'étudiant à Xinhua.
L'Institut technologique Angola-Chine, dans le cadre de l'initiative chinoise "l'enseignement professionnel à l'international", a été créé conjointement par le Collège professionnel et technique de Wenzhou, quatre autres établissements chinois et plusieurs entreprises. Inauguré au CINFOTEC en janvier 2025, il a formé plus de 2.000 élèves à ce jour.
"Notre institut développe un système d'enseignement conforme aux standards chinois de l'enseignement professionnel, visant à former des techniciens compétents répondant aux besoins locaux", a expliqué Song Wuyu, enseignant du Collège professionnel et technique de Wenzhou.
Geraldo Pambasange, directeur du CINFOTEC, a souligné que la formation professionnelle était la pierre angulaire du développement national, et que la Chine avait toujours soutenu le développement de l'Angola.
L'Afrique est le continent le plus jeune du monde. Ces dernières années, la Chine a systématiquement renforcé les capacités en Afrique via l'Initiative la Ceinture et la Route (ICR) et le FCSA. Les ateliers Luban illustrent cet effort, transformant l'avantage démographique en dividende de développement et impulsant une industrialisation durable à travers le continent.
Créé en février 2022 en partenariat avec l'Université d'Antananarivo, l'atelier Luban de Madagascar a vu sa première promotion de 29 étudiants obtenir leur diplôme.
"J'ai postulé pour poursuivre mes études à l'Université de Tianjin. L'industrie ne représente actuellement que 16% du PIB de Madagascar. Je veux acquérir des compétences professionnelles et tout ce que je peux pour contribuer au développement industriel de mon pays", a confié Andrianina, diplômée du programme d'électricité industrielle.
"Même une petite raffinerie de pétrole a besoin de machines spécifiques, et toutes ces pièces peuvent être fabriquées avec des machines", a déclaré Faniry Emile Rakotondrainibe, responsable du programme de génie mécanique à l'atelier Luban. "Cette technologie est la pierre angulaire de l'industrialisation de Madagascar".
Loulla Chaminah, ministre malgache de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a affirmé que les ateliers Luban renforçaient le capital humain du pays et favorisaient le développement industriel local en dispensant une formation de qualité, en introduisant des équipements technologiques avancés et en formant de jeunes ingénieurs et techniciens.