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La Chine et l'Afrique libèrent leur potentiel de développement lors d'une exposition stratégique

Xinhua 13.06.2025 08h48

La 4e édition de l'Exposition économique et commerciale Chine-Afrique (CAETE) s'est ouverte jeudi à Changsha, chef-lieu de la province chinoise du Hunan (centre), attirant plus de 30.000 participants issus de 53 pays africains, de 11 organisations internationales et de 27 régions chinoises de niveau provincial, un témoignage éclatant du dynamisme croissant de la coopération économique entre la Chine et l'Afrique.

Placée sous le thème "La Chine et l'Afrique : ensemble vers la modernisation", cette édition, qui se tient jusqu'à dimanche, s'articule autour des dix actions de partenariat annoncées lors du sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) l'an dernier à Beijing, avec pour objectif de renforcer davantage les liens économiques entre les deux parties.

Des saveurs africaines aux offres touristiques, en passant par les solutions de paiement numérique, les machines agricoles et les technologies d'énergie propre, cette biennale met en lumière un partenariat sino-africain qui ne cesse de s'intensifier dans leur quête commune de modernisation.

Du thé noir kényan aux œuvres d'art encadrées congolaises, plus de 800 produits africains vont profiter de cette édition de la CAETE pour faire leur apparition ou renforcer leur présence sur le marché chinois, une destination stable dotée d'un grand potentiel et de toute une série de plateformes et de politiques favorables.

La vitalité de la coopération bilatérale se reflète dans les données commerciales. En 2024, le commerce entre la Chine et les pays africains a atteint un niveau record de 295,6 milliards de dollars, ce qui permet à la Chine de conserver sa position de premier partenaire commercial de l'Afrique pour la 16e année consécutive. Les importations en provenance d'Afrique ont quant à elles atteint 116,8 milliards de dollars, soit une hausse de 6,9% par rapport à l'année précédente.

Au-delà du commerce traditionnel, l'exposition met également en lumière les avancées réalisées dans la production à valeur ajoutée entre la Chine et les pays africains. Un exemple emblématique : la sauce pimentée du Rwanda, devenue un symbole du développement de chaînes de valeur intégrées.

A la recherche d'une coopération durable et à plus grande échelle, la ferme Gashora au Rwanda s'est associée en 2024 à la société HAIC (Hunan Modern Agriculture International Development) pour lancer le projet industriel Rwanda-Hunan dans le piment, qui couvre 100 hectares et englobe toute la chaîne de valeur, de la culture des semis jusqu'à l'exportation.

Au cours de la première saison suivant la signature de l'accord, 200 tonnes de piment séché ont été expédiées vers la Chine. "Le marché chinois offre plus que des commandes. Il apporte stabilité et investissements", a souligné le directeur général de la ferme, Dieudonné Twahirwa. "Le marché chinois nous apporte des partenaires" et "ce partenariat transforme notre activité et la vie des agriculteurs".

Des anchois séchés du Kenya aux produits à base d'agneau de Madagascar en passant par le caoutchouc ivoirien, ce nouveau modèle constitue un nouveau volet de la coopération industrielle sino-africaine, qui compte déjà de nombreux exemples réussis, tels que la Zone industrielle orientale en Ethiopie ou encore la Zone économique du canal de Suez en Egypte.

"Les priorités de développement du continent passent de l'exportation de matières premières à la production à valeur ajoutée" et "les relations sino-africaines évoluent au-delà du commerce traditionnel, vers une collaboration industrielle plus profonde et la création de valeur partagée", a observé Humphrey Moshi, directeur du Centre d'études chinoises de l'Université de Dar es-Salam en Tanzanie.

"Il ne s'agit plus seulement d'importer, mais de promouvoir ensemble l'industrialisation", a estimé Mabouba Diagne, ministre sénégalais de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Elevage. "La Chine est un partenaire stratégique, capable de stimuler la transformation structurelle de notre agriculture" et "en offrant une plateforme de rencontres et de partenariats, la CAETE favorise précisément ce type de collaboration gagnant-gagnant".

S'ALIGNER SUR LES PRIORITES AFRICAINES

L'édition de cette année propose des espaces d'exposition consacrés à l'énergie propre et aux machines agricoles modernes, ainsi qu'une trentaine d'activités couvrant des domaines tels que la coopération industrielle et l'entrepreneuriat des jeunes. Ce programme élargi témoigne d'un partenariat dynamique, en phase avec les priorités du continent africain, notamment la modernisation de l'agriculture, l'industrialisation et une croissance durable.

"Cette édition est encore plus innovante", a noté Innocent Okonkwo Chinweuba, président du Centre africain de promotion économique de la Ceinture et la Route (BRAEPIC) au Nigeria. "Il permet de mieux relier l'offre et la demande entre la Chine et l'Afrique, tandis que la coopération s'étend à de nouveaux domaines tels que l'économie numérique, le développement écologique et la finance".

Avec l'essor continu de la coopération bilatérale dans ces secteurs en pleine croissance, les solutions chinoises contribuent à l'industrialisation et à la modernisation de l'Afrique, deux priorités clés pour le continent.

Dans le domaine du commerce électronique, l'expertise chinoise favorise la transformation locale. Pour relever les défis logistiques persistants, Kilimall, une plateforme de commerce électronique fondée par des entrepreneurs chinois en Afrique, a lancé le modèle "entrepôt africain à l'étranger", visant à réduire les délais de livraison et à faciliter les échanges transfrontaliers. A l'occasion de l'exposition, l'entreprise veut mettre ses solutions au service des entrepreneurs désireux d'accéder aux marchés chinois et africains.

Dans le domaine des énergies propres, "la coopération sino-africaine évolue de la simple réalisation de projets vers une approche plus systémique et durable", selon China Railway Resources Group, qui a participé à la construction de la centrale hydroélectrique de Busanga en République démocratique du Congo. L'entreprise chinoise espère saisir l'occasion offerte par l'exposition pour mieux aligner ses actions sur les stratégies de développement des énergies nouvelles des pays africains.

Le secteur privé africain affiche lui aussi un intérêt croissant. "J'aimerais voir davantage d'entreprises chinoises s'implanter ici pour fabriquer des produits solaires", a témoigné Arnold Dodo Kageha, un entrepreneur kényan de 28 ans, qui a tiré profit de la distribution sur le marché kényan de produits chinois d'énergie propre, tels que des centrales électriques portables.

"La CAETE est devenue bien plus qu'une simple foire commerciale", a indiqué M. Moshi. "Elle constitue désormais une plateforme où l'Afrique et la Chine peuvent harmoniser leurs aspirations et œuvrer de concert. Elle s'inscrit pleinement dans les objectifs plus larges de la coopération Sud-Sud".

(Web editor: Ying Xie, 张悦)

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