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Soudan du Sud : le SPLM-IO refuse de participer au dialogue national

Xinhua | 24.05.2017 08h23

L'Armée populaire de libération du Soudan-IO, le plus grand mouvement rebelle du Soudan du Sud, a annoncé son refus de participer au dialogue national lancé par le leader sud-soudanais lundi, a informé mardi un porte-parole du groupe rebelle.

Lam Paul Gabriel, porte-parole adjoint du SPLM-IO, a fait savoir que le groupe n'enverra pas ses représentants au dialogue national pour des raisons de sécurité et parce que son leader n'a pas le droit de participer à cette initiative.

M. Gabriel a avancé que ce dialogue national sera vide de sens sans l'inclusion de tous les groupes armés et des communautés sud-soudanaises mécontentes.

"Ce soi-disant dialogue national n'est rien d'autre qu'un prétexte pour montrer au bloc régional aveugle et à la communauté internationale que le régime de Juba peut faire des affaires, tout en continuant à piller les ressources et à tuer des civils innocents", a insisté M. Gabriel.

"Riek Machar est notre président et commandant en chef, sans ses ordres, nous ne pouvons envoyer de délégation à Juba", a-t-il poursuivi.

Le groupe d'opposition armé avait déjà critiqué ce dialogue, le qualifiant d'"appât politique" visant à consolider le pouvoir du président Kiir.

M. Kiir a officiellement lancé le tant-attendu dialogue national pour tous les Sud-Soudanais, mais interdit à son ancien vice-président de participer à ce processus, ne lui autorisant que la présence d'une délégation.

M. Kiir a également déclaré un cessez-le-feu unilatéral avec les rebelles, tout en précisant que ses forces avaient le droit de se défendre.

Le porte-parole de la présidence, Ateny Wek Ateny, a déclaré que le comité permanent national du dialogue national continuera d'encourager l'inclusion du SPLM-IO dans le dialogue afin de stabiliser le pays est-africain déchiré par plus de trois années de guerre civile.

"Le comité permanent national du dialogue national ira à la rencontre de ceux qui s'opposent au dialogue pour qu'ils puissent donner leur avis sur la façon dont ce pays doit être gouverné et dont l'unité du Soudan du Sud doit être redéfinie", selon M. Ateny.

Le Soudan du Sud est dévasté par une guerre civile qui a éclaté en décembre 2013, le président Kiir ayant accusé son ancien vice-président Machar d'avoir comploté un coup d'Etat. M. Machar a nié ces accusations mais a ensuite mobilisé une force rebelle.

Des dizaines de milliers de Sud-Soudanais ont été tués, des communautés divisées le long des lignes ethniques et des millions déplacés depuis décembre 2013.

Un accord de paix signé en août 2015 entre les dirigeants rivaux sous l'égide de l'ONU a conduit à la mise en place d'un gouvernement d'unité de transition en avril, qui s'est effondré suite à la reprise des combats en juillet 2016.

L'ONU estime qu'1,5 million de personnes ont dû fuir vers les pays voisins et 7,5 millions d'autres ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence et de protection. Une famine localisée a également été déclarée en février dans certaines parties de l'Etat d'Unité, dans le nord du pays.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Guangqi CUI)
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