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RDC : dialogue des sourds entre la majorité présidentielle et l'opposition

Xinhua | 14.02.2016 08h58

Dans une déclaration faite vendredi à Kinshasa, le secrétaire général de la Majorité présidentielle, Aubin Minaku, a affirmé que celle-ci est prête à participer aux travaux du comité préparatoire du dialogue national.

Le président Joseph Kabila a annoncé en novembre dernier la convocation d'un dialogue national censé permettre l'organisation des élections apaisées.

Déjà jeudi dernier, à l'issue de la réunion de son bureau politique, la Majorité présidentielle, la plate-forme qui soutient le président Joseph Kabila, a affirmé sa volonté de participer aux travaux du comité préparatoire du dialogue national.

"Le chef de l'Etat a convoqué le bureau politique de la Majorité politique et nous avons échangé au sujet des questions politiques majeures. Et au terme des échanges, nous, partis politiques de la majorité présidentielle, nous sommes prêts à prendre part aux travaux du comité préparatoire du dialogue national. Et bien évidemment, par la suite, nous prendrons part au dialogue", a déclaré M. Minaku à Radio Télévision Nationale congolaise (RTN), la télévision publique.

Le secrétaire général de la MP a annoncé que le dialogue national allait bientôt commencer.

"Nous étions en train d'affûter nos arguments, de nous organiser puisque le dialogue va bientôt débuter", a-t-il fait savoir.

Deux visons

Après cette déclaration de la Majorité présidentielle, beaucoup d'observateurs s'interrogent sur les chances de la tenue de ce dialogue, car du côté de l'opposition, la vision est tout autre.

En effet, les principaux partis politiques de l'opposition tels que l'Union pour la Nation congolais (UNC) de Vital Kamerhe, le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, l'ECIDE de Martin Fayulu, le CDR de jean-Lucien Buse ainsi que les partis membres du G7 refusent toujours de participer au dialogue politique.

Selon eux, le président Joseph Kabila est arrivé à la fin de son mandant et il doit se préparer à rendre le tablier à son successeur, plutôt que de songer à organiser un dialogue qui pourrait conduire au glissement de son mandat.

"Par conséquent, Joseph Kabila, il doit simplement respecter la Constitution et préparer une alternance politique. Ces paris politique demandent aussi que la CENI prépare et publie un calendrier électoral qui prévoit des élections législatives et présidentielles dans le délai constitutionnel", a déclaré Jean-Lucien Buse, président de la Convention des démocrates Républicain (CDR), un parti politique de l'opposition.

Seul l'UDPS de Etienne Tshisekedi s'est dite prêt au dialogue, mais à condition que ce dialogue soit convoqué par les Nations Unies, conformément à l'Accord-cadre signé à Addis-Abeba en février 2013.

L'UDPS ne veut pas d'un dialogue convoqué par le président Joseph Kabila.

A la lumière de ces réactions, force est de constater qu'il y a actuellement un dialogue de sourds entre la majorité présidentielle au pouvoir favorable au dialogue et l'opposition farouchement opposée au dialogue.

A cela il faut ajouter les difficultés actuelles de la Commission Electoral Nationale Indépendante (CENI) a publier un calendrier électoral inclusif et consensuel.

Ces visons diamétralement opposée sur le dialogue place le pays dans une sorte d'impasse politique qui risque d'aboutir à des violences.

En prévision du dialogue, l'Union africaine (UA) a désigné Edem Kodjo pour mener des consultations auprès de la classe politique congolaise qui est divisée au sujet de la tenue de ces assises. L'ONU a désigné, pour sa part, son envoyé spécial Saïd Jinnit pour aider les Congolais à bien préparer le processus électoral.

(Rédacteurs :Wei SHAN, Yin GAO)
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